Il y a des femmes... :

Il y a des femmes, ne pas les aimer est une souffrance à la fois physique et mentale au-delà du supportable ; ne pas les chérir amplifie démesurément la différence dont vous êtes le réceptacle.

Il y a des femmes si belles, si sensuelles, si désirables, que ne pas avoir le droit de les toucher quand d'autres ont ce privilège, est une torture de chaque instant qui vous crucifie pour longtemps ; pour aussi longtemps qu'un souffle de vie vous anime ; pour aussi longtemps que votre âme et votre cœur résistent aux affres du temps. Ces femmes sont un cauchemar pour les hommes comme moi. Chaque nuit, elles hantent mes rêves ; elles suscitent mille passions interdites. Elles me blessent, me brisent de ne pas avoir le droit de les prendre dans mes bras ; de me plonger dans leur regard, de leur offrir une fraction de ce paradis que d'autres leur procurent lorsqu'ils partagent leur lit.

Ces femmes sont ce qu'il y a de plus précieux, de plus merveilleux, de plus extraordinaire sur cette Terre. Leurs courbes et leurs vallées, leur peau satinée, sont des trésor dont jamais je ne me lasserai ; explorer leur féminité, la chanter, l'exalter, la déifier, serait paradis au sein duquel je serai toujours impatient de retourner. Je m'y vouerai avec passion. Je lui vouerai un culte. Avec appétit, je l’idolâtrerai, puisque je serai alors un homme comblé.

Pourtant, elles me font sentir encore plus laid, encore plus monstrueux, encore plus infâme que je ne le suis déjà. Elles, si lumineuses et si attirantes, elles m'écrasent, elles m'humilient, elles me mortifient, moi, maladie, et mon handicap. Elles me rappellent que je ne suis qu'un être condamné à la solitude et au silence, pour qui les plaisirs de la chair et les voluptés de l'esprit sont inaccessibles. Ces femmes, souvent, mes font pleurer au milieu de la nuit ; elles me font hurler de désespoir et de douleur de ne pas être à la hauteur de leurs attentes. De cette plastique qui me défaut, alors que mes sentiments, que mes passions émotionnelles et charnelles à leur égard sont si intenses, sont si démesurées.

Mais, pour ces femmes, ceci n'a aucune importance. Ce qui est important, c'est d'être aimé par un homme digne de ce nom ; dénué de ces imperfections physiques qu'elles exècrent tant. Elles cherchent la beauté, ignorant la tendresse ou l'attention qu'un homme comme moi serait à même de leur donner. Elles préfèrent la grossièreté et l'incorrection - voire le "rentre dedans" - à la sensibilité, à la maladresse teintée de sincérité et de respect. Elles préfèrent l'ignorance et la bêtise à l'écoute de leur désirs et l'exacerbation de leur féminité. Et j'en souffre plus qu'elles sont capables de se l'imaginer...

Dominique Capo