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22 mai 2022

Le mystère "Rennes-le-Chateau", pages 6-11/45 :

X1

Car l'or ne manque pas dans la région du Razès dont Rennes-le-Chateau est l'ancienne capitale. Quatre civilisations se sont succédé sur ces coteaux de pierrailles sèches. Pour les Celtes, l'or était un métal aux vertus magiques. Contrairement au fer, au plomb, ou au cuivre, dont les mines ont également abondé dans la région, l'or sort éclatant et intact de la terre. Difficile à travailler, il est inaltérable : c'est donc un symbole puissant du pouvoir royal et de la fonction souveraine.

Pour les romains, qui ont suivi les Celtes, l'or était le moyen de faire fonctionner un empire méditerranéen. Ce sont eux qui ont ouvert des mines dans le Razès. Elles ne survivront pas aux invasions barbares. En attendant, c'est vers Rome que le minerai précieux est arraché à la terre – de gré ou de force – est acheminé.

Les Wisigoths avaient un peu la même considération pour l'or que les Celtes. Leurs souverains s'en couvraient pour manifester leur puissance. Une fois convertis au christianisme, ils en recouvriront les objets du nouveau culte. Avec eux, l'or entassé à Rome change rapidement de mains et s'éparpille au gré des invasions et de leur reflux.

Enfin ce sont les cathares, héritiers de toute la brillante civilisation languedocienne, qui ont recueilli cet or, nerf de la guerre contre les barons venus du Nord mettre un terme à l'hérésie. Après la brutale répression qui fauche les plus hardis Occitans et tarit leur culture, les Templiers arrivent dans le pays. Eux aussi manipulent beaucoup d'or.

Au XIIe siècle, Bertrand de Blanchefort, un de leurs grands maîtres, fait venir d'Allemagne des travailleurs pour exploiter les mines d'or des alentours de Rennes-le-Chateau. Plus tard, on dira – non sans raison – qu'il s'agissait d'orfèvres chargés de travailler des lingots d'or et d'argent, et non de mineurs.

Quoi d'étonnant, alors, à ce que des histoires de trésor enterrés circulent dans toute la région. En 1645, un berger trébuche dans un ravin qui le mène à une caverne, où il trouve des squelettes et de l'or. Il en emplit son bonnet et court annoncer le bonne nouvelle aux habitants de Rennes-le-Chateau. Ceux-ci ne croient pas le berger et le lapident.

Au début du XXe siècle, on a retrouvé près de Rennes-le-Chateau une dalle en or : près de 20kg de métal précieux, constitués de monnaies fondues, pour la plupart arabes. Un peu plus tard, on découvre une autre dalle, de 50kg. En 1928, les restes d'une grande statue en or sont mis au jour au bord d'un cours d'eau, en aval de Rennes-le-Chateau.

L'histoire de ces trésors – pas toujours mythiques – commence avec les Wisigoths. Ce que les Celtes avaient produit, les Romains l'ont emporté à Rome. C'est là que les Wisigoths vont le reprendre. La capitale impériale regorge de butin. Parmi les plus belles pièces, le trésor ramené du temple de Jérusalem par Titus, après l'échec de la révolte juive : des trompettes d'argent, l'Arche d'Alliance, la table d'or du pain et, surtout, le « menorah », célèbre chandelier à sept branches fait de 110 livres d'or fin.

En 410 de notre Ere, Alaric investit Rome avec ses Wisigoths. Il rafle l'or des Césars, l'histoire mystérieuse du menorah commence. Il est probablement emporté dans le sud de la Gaule, ou en Espagne, dans une des capitales du nouveau royaume wisigoth. S'il fait partie du trésor des rois installés à Carcassonne, il n'est nommé nulle part. Quand les Francs viennent menacer la capitale wisigothe, le trésor est transporté à Tolède. Il tombera, un peu plus tard, entre les mains des Maures et disparaîtra de l'histoire jusqu'au XIXe siècle, quand plusieurs statues et des pierreries seront retrouvées dans les environs de Tolède.

Une autre hypothèse existe. Il se peut qu'Alaric n'ait pas emporté le menorah, qui aurait été secrètement rendu aux Juifs et caché à Jérusalem pendant des siècles. En 1099, les croisés s'emparent de la Ville sainte des Juifs et des Arabes. En 1120, neuf chevaliers y fondent un ordre, celui des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Jérusalem. Ce sont les futurs Templiers. Ils campent dans l'ancienne mosquée Al-Aqsa, construite par les Arabes sur l'emplacement du temple de Salomon.

Très vite, leurs pouvoirs et leur richesse irritent les puissants de ce monde. En 1307, le roi de France accuse les Templiers d'hérésie et confisque leurs biens. Les plus grands dignitaires de l'Ordre sont brûlés en place publique. Toutefois, une partie des trésors des Templiers parvient à échapper à Philippe IV le Bel et se perd dans la nature. Comme plusieurs dizaines d'années auparavant, le trésor des cathares.

La piste rient donc, une fois de plus, dans la région de Rennes-le-Chateau, où Bertrand de Blanchefort, premier grand maître des Templiers, avait une place forte : le menorah, qu'il ait été ramené ici par les Wisigoths ou par les Templiers, qui l'auraient retrouvé à Jérusalem, serait un éventuel indice.

Avec l'abbé Saunière, qui dépense sans compter un argent qui arrive de nulle part, le mystère rebondit. D'autant que le curé prodigue multiplie les initiatives étonnantes. On l'a vu tenter d'effacer les inscriptions de deux pierres tombales sans savoir que les textes avaient déjà été relevés par des archéologues locaux.

Outre le monogramme identique à celui des manuscrits retrouvés dans la colonne wisigothe, une des dalles de pierre porte la célèbre devise latine « Et in Arcadia ego », adoptée par de nombreux artistes pour les multiples interprétations qu'elle autorise. Son sens le plus évident : « Je suis aussi en Arcadie ». C'est une allusion aux fameux « Bergers d'Arcadie » et elles sous-entend que, même dans le paradis des bergers grecs, la Mort reste présente.

Au cours de son premier voyage à Paris, l'abbé Saunière avait très longuement visité le Louvre et acheté trois reproductions de tableaux, dont « les Bergers d'Arcadie » de Nicolas Poussin, où un des personnages de la scène montre du doigt les mots gravés sur la surface du tombeau : « Et in Arcadia ego ».

A une dizaine de kilomètres de Rennes-le-Chateau, sur un promontoire rocheux qui borde la route, on trouve le même type de tombeau… Avec un œil exercé, on pourrait même reconnaître, sur le tableau de Poussin, l'horizon qui se profile autour de ce tombeau, lequel se trouve sur le territoire de la paroisse d'Arques - « Arquesses », avec l'accent du pays.

Avec cette énigmatique inscription, quatre autres mots latins se trouvent sur la pierre tombale : « Reddis », « Regis », « Cellis », « Arcis ». On peut les lire latéralement : Reddis Regis et Cellis Arcis, ou verticalement Reddis Cellis et Regis Arcis. Le sens général de ce latin grossier et confus. Celui de chacun des mots est plus précis :

« Reddis », soit de « Rhedea », le nom romain de Rennes-le-Chateau ; soit, « qui reste ». « Regis », ou « du roi ». « Cellis », soit, « en un lieu caché » ; soit, « dans un reliquaire ». « Arcis », soit, « en un lieu sûr, enfermé ».

Une araignée complète l'ensemble. En occitan local, l'araignée se prononce « arenn ». C'est peut-être une manière de dire « A Rennes ». Curieusement, sur un tableau du « Christ descendu de la Croix », offert à l'église de Rennes-le-Chateau par un descendant de Blanchefort, la couronne d'épines a la forme caractéristique d'une araignée. Pour rester dans l'étrange, il faut signaler que ce Blanchefort est un parent de la morte que recouvrait la pierre tombale grattée par l'abbé Saunière ; et que, à la mort de ce Blanchefort, s'est engagée une querelle testamentaire interminable, au cours de laquelle de précieux documents se sont « égarés »… si bien qu'il ne restait guère plus que les pierres tombales de Marie d'Hautpoul comme témoins du passé – et des secrets ? - de la famille Blanchefort.

Cette querelle portait sur certaines terres de la région, notamment celles de Fleury. Celles que, précisément, l'abbé Saunière a représentées dans un grand bas-relief de plâtre et de bois mis en place au-dessus du confessionnal au cours de la grande rénovation de l'église.

Sous ce bas-relief, un texte intrigue : « Venez à moi, vous qui êtes accablés, je vous donnerai le repos. ». Dans les mots « Vous qui êtes accablés », certains ont cru pouvoir découvrir « été », « sac à câble », « blé » (« trésor », en argot)…

D'autres formules énigmatiques ont été découvertes dans l'inscription qui figure sous le portrait de Madeleine fait par Bérenger Saunière lui-même. Ce bas-relief naïf nous montre Marie-Madeleine à genoux, les doigts croisés, le regard fixé sur une croix grossière. Près d'elle, un crane humain et un livre ouvert. Au-dessous, l'abbé Saunière a repris un verset extrait d'un des manuscrits de la colonne sculptée par les Wisigoths : « JESU, MEDELA, VULNERUM + SPES, UNA, POE, NITENTIUM, PER » et « MAGDALENAE, LACRYMAS + PECCATA, NOSTRA, DILUAS ».

Traduit rapidement, ce verset signifie : « Jésus qui m'enlève ma peine, espoir du pécheur, par la grâce des larmes de Madeleine, enlève-nous nos péchés. ». En attirant l'attention sur les accents irréguliers portés sur certaines lettres et qui ne pouvaient pas exister en latin, Gérard de Sède a noté quatre syllabes, chargées selon lui d'une double signification : « JE », pour « jais », une mine de jais abandonnée existe dans les environs de Rennes-le-Chateau. « DE », pour « dé », on trouve une pierre en forme de dé près de Rennes-le-Chateau. « NE », pour « nez », à Peyrolles, non loin de Rennes-le-Chateau, un rocher caractéristique a cette forme. « NI), pour « nid », le pic de Bugarah, le point le plus élevé de la région est connu sous le nom de « nid d'aigle ».

Mais tous ces sites ont-ils un lien avec l'étrange fortune de l'abbé Saunière ? On peut en douter, tout en trouvant étrange une telle coïncidence. Beaucoup plus instructif est le rapport qui existe entre Marie-Madeleine, un crane et une grotte.

 

A suivre...

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