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Mes Univers
16 juillet 2022

Et pourtant, je vous aime plus que ma propre vie... :

X1

Pourquoi les personnes que vous aimez le plus au monde, pour lesquelles vous seriez prêt à tout sacrifier pour elles, vous fuient-elles lorsque vous êtes en état de stress, de désespoir, de peur extrêmes ? Pourquoi ne vous prennent-elles pas de leurs bras, pourquoi ne sont-elles pas bienveillantes ? Pourquoi ne réalisent-elles pas que c'est lors de ces instants où vous ne savez plus où vous en êtes, où vous êtes écorché vif et que vous ne savez plus où vous tourner ou vers qui vous tourner, qu'on a réellement besoin de leur présence, de leur attention, de leur compréhension, de leur écoute ? Et ce, même si ce que ces personnes que vous aimez le plus au monde ne font qu'entendre des paroles, ne voient des réactions exacerbées auxquelles elles ont maintes fois assisté ?

Leur fuite est vu par celui qui souffre et pleure comme un abandon, comme un mise au ban de la société. Leur fuite ne fait qu'aggraver votre sentiment d'accablement et de consternation, votre colère et votre anxiété. C'est elle qui vous stigmatise et fait que vous finissez par vous écrouler et hurlant votre désespoir. Leur fuite vous blesse ; leur impassibilité, leur indifférence, leur détachement est pire que la plus insoutenable de tortures. Leur ton mielleux cachant leur sarcasme, leur dérision, leur ironie face à ce que vous endurez, vous meurtrit dans votre cœur, dans votre âme et dans votre chair.

Pourquoi les personnes que vous aimez le plus au monde, sans lesquelles vous êtes perdus, dans les bras desquelles vous aimeriez vous réfugier quand tout vous mal et que bous avez besoin de tendresse et de douceur, vous jugent-elles, vous condamnent-elles, vous repoussent-elles, lorsque vous les suppliez de vous accorder ce bonheur ?

Certes, vous êtes maladroit ; certes, vous prononcez des mots que vous ne pensez pas ; certes, votre comportement est véhément quand vous êtes face à des difficultés qui, sur le moment, vous semblent insurmontables. Mais tout ceci n'est que le reflet de vos tourments et de votre chagrin. Tout ceci n'est que la réverbération de votre impuissance et de votre incapacité à dépasser ces épreuves qui vous sont imposées.

Surtout quand celles-ci sont trop nombreuses, qu'elles se manifestent trop souvent et trop violemment. Surtout lorsque vous êtes plus fragile et plus vulnérable que la plupart des gens parce que malade et handicapé. Surtout lorsqu'on en exige plus de vous, lorsqu'on vous bouscule et qu'on réprimande comme un enfant, pour cette raison. Surtout quand ces fameux "autres" auxquels les gens que vous aimez plus que tout au monde se réfèrent continuellement pour justifier leur imperméabilité et leur dureté à votre encontre, ne se rendent pas compte à quel point elles vont font mal.

D'autant plus lorsqu'elles se font donneuses de leçons, qu'elles vous regardent de haut et pensent tout savoir mieux que tout le monde, juste parce qu'elles ont un caractère naturellement autoritaire, dominateur, tranchant. D'autant lorsqu'elles ne souffrent aucune contestation, qu'à leurs yeux c'est forcément vous qui êtes dans l'erreur ou qui fautez, qui devez plier et vous soumettre, qu'elles n'ont jamais rien à se reprocher ; ou que, si c'est le cas, elles ne l'admettront jamais devant vous ; et encore moins publiquement.

De quoi auraient-elle l'air ? Et leur réputation ? Et leur dignité ? Et le respect qui leur est dû. Et les gens qu'elles fréquentent, qui n'hésitent pas à prendre parti sans envisager ne serait-ce que quelques secondes, de se mettre à votre place, d'enfiler votre costume de "superman" que tous et toutes voudraient vous voir enfiler sans broncher, sans vous distinguer, sans se plaindre. La plupart de ces gens, quelles que soient les difficultés, les épreuves, ou les obstacles qu'ils affrontent et aussi terribles soient-elles, sont-ils malades ou handicapés ? Sont-ils dans notre peau ? Savent-ils ce que c'est que d'être maladroit, gauche, inaptes vis-à-vis de vos gestes au quotidien.

Ou lorsque ces gestes, ces initiatives, ces actes, se transforment quasi-systématiquement en véritable parcours du combattant. Ce sont des supplices physique ou mentaux qui mettent continuellement vos nerfs à vif, qui vous essorent au point qu'ensuite vous n'arrivez plus à penser. Dès lors, vous oubliez le moitié de ce que vous avez à faire. Vous n'avez qu'un besoin, qu'un souhait : vous reposer, être au calme, tranquille.

Pour ma part, écrire comme je m'y emploie ici ou ailleurs. Mettre par écrit ce que j'éprouve, ce qu'il m'est indispensable de sortir, même si je sais que beaucoup - et notamment les personnes que j'aime le plus au monde - vont me le reprocher, vont encore plus me discréditer ou pester contre moi. Pire peut-être. Pour ma part, lire des heures durant, me plonger dans la montagne de romans que je dévore assidument (en ce moment, la série de romans de Fantasy nommée "le Porteur de Mort" que j'adore). Pour ma part, me sentir protégé, préserver mon équilibre personnel, à l'intérieur de cette bulle que je me suis forgé, et sans que quiconque ne vienne m'en arracher. Au risque de m'écrouler sans que je ne puisse plus me relever ; et définitivement à force de chercher à m'en extraire.

Oui, vous qui êtes fragile, vulnérable, démuni, malade, ou handicapé, et alors que vous feriez tout pour les personnes que vous aimez le plus au monde, que vous révez qu'elles soient fières et qu'elles ne souhaitent que votre bonheur en vous octroyant ce dont vous manquez tant, le votre de respect, elles le foulent aux pieds. La votre dignité malgré vos excuses, vos regrets ou vos remords d'avoir fauté ou d'avoir été maladroit, vous pouvez vous asseoir dessus. A la moindre occasion, vous êtes bafoué. Vous avez pour obligation, il vous est ordonné de vous humilier. Les personnes que vous aimez le plus au monde n'hésitent pas, elles, à vous accabler de reproches, à vous censurer, à vous vouer aux gémonies, à se détacher de vous ; sans état d'âme.

Elles n'attendent alors juste qu'une chose, c'est qu'une fois de plus, vous courbiez l'échine. Et surtout, que vous adoubiez dans leur sens, que vous rentriez dans le rang, que vous vous conformiez à leur normes. Que vous fassiez bonne figure, un visage radieux, des paroles optimistes, une conduite irréprochable. Bref, que vous n'extériorisiez pas les traumatismes ou l'ultra-sensibilité qui vous étreignent réellement. C'est ce qu'on vous somme. C'est ce qu'on me commande invariablement. En vain, et même si "je dois en crever" avec mes mots, c'est ce contre quoi je me bats chaque jour que Dieu fait en vérité....

Dominique Capo

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