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10 octobre 2022

Les Cathares, pages 30-32/60 (après trois semaines et demi d'interruption forcée) :

X1

Lorsqu'on évoque les hauts lieux cathares, on pense évidemment à Montségur, dernière citadelle, ultime refuge et temple des derniers albigeois.

Mais avant d'en venir à parler du Thabor pyrénéen, il faut songer que les châteaux forts cathares étaient nombreux en pays d'oc, obéissant pour la plupart, dans leur symbolisme architectural, à des préoccupations ésotériques qui rejoignaient les conceptions mathématiques des pythagoriciens de l'Antiquité. Nous examinerons tour à tour, à la lumière du symbolisme solaire, les châteaux de Peyrepertuse, Cabaret, Quéribus et enfin Montségur.
Peyrepertuse, situé sur une côte rocheuse inaccessible, par son nom signifie « la roche percée » (pierre « pertuse »). C'est sans conteste la plus vaste forteresse du Midi (édifiée en plusieurs étapes du XIe au XIIIe siècle).

Le donjon, partie du château qui nous intéresse, est du XIIIe siècle. C'est une construction à deux étages formée par une tour ronde. La salle du rez-de-chaussée est pourvue de trois grandes archères distribuées au nord, à l'est, et au sud. La salle du premier étage forme une demi-circonférence. Elle est voûtée en cul de four. Une seule archère perce la muraille à cet endroit. Pourquoi ce premier étage comporte-t-il une seule archère ?

Manifestement une intention particulière a présidé au choix de l'orientation de cette archère. Cette direction est celle du soleil levant au solstice d'été. Le maître d’œuvre a fait en sorte que le disque solaire vienne s'encadrer dans l'étroite embrasure le jour où l'astre est le plus haut dans le ciel. Il a donc fallu qu'il fut à la fois ingénieur, astronome et initié.

Le même phénomène peut être observé dans le château de Cabaret, plus communément appelé château de Lastours. Il s'agit de quatre tours formant un ensemble monumental très remarquable en regard de l'architecture médiévale. Chacune porte un nom : Cabaret, Tour Régine, Fleur d'Espine et Quertinheux. Cet édifice fortifié était une des places fortes du vicomté de Carcassonne. Cabaret vient du latin « caput arietis » (la tète du Bélier). On aperçoit immédiatement la correspondance astrologique avec le « Bélier », signe solaire, et « la Toison d'Or ». Cabaret donna son nom à la châtellenie du Cabardès.

Le château est orienté nord-sud, tel un vaisseau juché sur une crête rocheuse, entouré d'un chemin de ronde supporté par des ogives (fin du XIIIe siècle). Le corps de logis et le donjon ont été construit au début du XIe siècle. Ce qui est remarquable dans cette dernière partie du château, c'est la forme pentagonale double comprenant une salle basse et une salle en étage couverte d'une magnifique croisée d'ogive à cinq nervures. Il existe un deuxième étage bordé d'archères et couvert de tuiles.

Mais revenons au rez-de-chaussée, en tous points extraordinaire. D'abord, cette forme en pentagone régulier (3,47 m X 2 m X 2,90 m X 3,48 m X 3,98 m). On peut rappeler sa signification ésotérique dans laquelle s'inscrit le pentagramme ou étoile à cinq branches de la tradition maçonnique. Cette symbolique est fondée sur le nombre 5, et se rattache à l'androgynat (3 = principe mâle ; 2 = principe féminin) des pythagoriciens. La présence de cette figure hermétique dans les monuments cathares permet de penser à une origine gnostique et pythagoricienne des doctrines initiatiques des Parfaits albigeois. Ajoutons à cela que la salle est éclairée par cinq archères, l'une d'elles ouverte à l'est (orient), qui est la direction du soleil levant au solstice d'hiver. Ce fait prouve encore les hautes connaissances, tant mathématiques qu'astronomiques, des maîtres d’œuvres de ces châteaux.

Chose encore plus extraordinaire et qui vient confirmer la signification ésotérique de cette architecture, on retrouve dans les décombres de cette salle deux pentacles en forme de pentagone, l'un en plomb, l'autre en bronze. Voilà certainement deux objets portés par les croyants cathares de l'époque de la « croisade ».
Au XVIIIe siècle, un érudit découvrit dans ce même donjon une clef ancienne dont la poignée est de forme pentagonale. Qui oserait encore prétendre qu'il s'agit de pures coïncidences ?

Ce même érudit observa que le donjon était orienté non seulement au soleil levant du solstice d'hiver, mais en opposite, c'est-à-dire au solstice d'hiver du coucher (18h08) et au solstice d'été du lever (6h25) et du coucher (19h30) de telle sorte que le château de Cabaret est orienté à la fois dans le temps et dans l'espace par quatre archères. D'autres explications nous entraîneraient trop loin, car il nous faut maintenant dire un mot du château de Quéribus, présentant lui-même des dispositions remarquables.

A suivre...

Dominique Capo

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