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Mes Univers
24 février 2016

Autobiographie, pages 6 à 9 :

X2Sachant que je lisais énormément, un jour, mon père a pris sur lui de ramener chez nous des dizaines d'entre eux qui y sommeillaient depuis des mois ou des années. Évidemment, c'étaient des textes destinés à ma tranche d'age. Je me souviens qu'ils appartenaient tous à la collection « Folio-Junior ». Je ne savais d'ailleurs pas quelle était celle-ci, puisque depuis que je lisais, mon attention était exclusivement concentrée sur les séries dont j'ai parlé un peu plus haut.

J'ai été surpris de l'initiative de mon père. Il était extrêmement rare que ce dernier se préoccupe de ses rejetons. Je suis en effet l’aîné de trois. Ensuite viens ma sœur cadette, dont la passion est, depuis qu'elle a l'age de cinq ou six ans, le cheval. Puis, il y avait mon petit-frère, le dernier de la fratrie, le chouchou de l'ensemble de la communauté familiale. Lui, ses centres d’intérêts étaient plutôt centrés sur le Judo, le Football et les jeux vidéos. Ce dernier centre d’intérêt nous a d'ailleurs très vite rapproché l'un de l'autre puisque nous avons passé de nombreux après-midi durant les vacances scolaires ou durant les week-ends, à nous adonner ensemble à ce loisir. Au grand dam de ma mère qui aurait préféré nous voir nous dépenser dans le jardin du pavillon familial, ou l'accompagner avec ma sœur au club hippique qu'elles fréquentaient.

 

Entre parenthèses, tout comme pour moi des années plus tôt, ma mère a bien tenté d'initier mon benjamin à l'équitation. Pendant quelques temps, il s'y est prêté de bonne grâce. Puis, en grandissant, cette activité a de moins en moins eu ses faveurs. Il s'est tourné vers le Judo et le Football. Ma mère l'a accompagné à chacune de ses séances, à chacune de ses compétitions. Par contre, elle était peu satisfaite, le mercredi après-midi, alors que lui et moi restions seuls à la maison, et qu'elle et ma sœur allaient au centre équestre. Elle voyait d'un mauvais œil que nous restions enfermés dans nos chambres – y compris durant les beaux jours de printemps et d'été – devant les consoles ou devant l'ordinateur, ou à visionner l'une des centaines de vidéo-cassettes de films que mon père possédait.

Car mon père était un vrai cinéphile, et nous avons possédé un magnétoscope dès la fin des années 1970. Et au fur et à mesure des années suivantes, il a accumulé des centaines de vidéo-cassettes de films ; soit qu'il enregistrait lui-même à la télévision, soit qu'il piratait en compagnie de personnes aussi passionnées de films que lui. Je me souviens en particulier que je lui avait présenté le père d'un de mes camarades de classe qui se consacrait lui aussi à ce procédé répréhensible. Car il faut se souvenir qu'à cette époque, les films n'étaient éditées en vidéo-cassettes qu'au compte-goutte et coûtaient assez chères en magasin. Il faut aussi songer qu'un certain nombre de films – les dessins-animés de Walt-Disney notamment – n'étaient pas commercialisés.

Bref, en tout état de cause, mon puîné et moi préférions rester chez nous. J'avoue que ces instants privilégiés nous ont permis de nous rapprocher, lui et moi. Et que la grande complicité qui existait entre ma sœur et ma mère a eue son équivalent entre mon frère et moi. Ma sœur, plus tard, a bien tenté de construire une autre sorte de complicité avec lui. Mais, malgré ses efforts afin qu'il vienne avec elle au club hippique – il s'y rendait tout de même de temps en temps -, les liens qui se sont tissés entre mon frère et ma sœur n'ont pas eu, ni la même force, ni la même profondeur, que celle que nous avions bâti.

 

Malgré tout, ma sœur et ma mère se sont adonné à l'équitation avec ferveur et passion. Il faut dire que ma mère elle même est une fervente adepte de ce sport. Et elle a consacré de plus en plus de temps et d'énergie aux clubs hippiques des environs de notre domicile ; au désespoir de mon père.

C'est d'ailleurs le fait qu'elle ait commencé à s'épanouir dans ce centre d’intérêt qu'elle avait abandonné depuis sa rencontre avec mon père, puis leur mariage et ma naissance, que la situation s'est dégradée entre eux deux.

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