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Mes Univers
28 février 2016

autobiographie, pages 15 à 17 / 312

X2Mais, ce sont les Legos qui ont le plus développé mon imagination tout le long de ma préadolescence. Comme mon frère pour ses figurines des « Chevaliers du Zodiaque », ou ma sœur avec ses Barbies, par exemple, je possédais des caisses entières de Legos. Et ces ustensiles de construction pour gamin étaient pratiquement en permanence éparpillés sur le sol de ma chambre.

Il y en avait de toutes sortes : de science-fiction, d'immeubles pour la ville, de trains, de forteresse du Moyen-Age. Il faut avouer que la gamme Lego est d'une diversité incroyable ; et pour l'avoir constaté avec mes neveux de nos jours, elle l'est de plus en plus.

En tout cas, j'ai passé des journées entières au milieu de mes montagnes de Legos ; sans exagérer. Et le plus souvent, j'ai bâti toutes sortes d'engins interstellaires à l'allure délirante. Une fois, je me rappelle, j'ai légèrement déplacé mon lit. Et j'ai dessiné un réseau de chemin de fer le longeant de part et d'autre, accompagné d'une ville. Il m'a fallu de longues semaines pour l'élaborer. Je revois encore le visage sidéré et mécontent de ma mère que cette énorme composition gênait. Elle prenait tant de place qu'elle l’empêchait d'accéder à mon lit. Une autre fois, j'ai édifié un vaisseau spatial jaune – oui, je me remémore encore parfaitement de sa couleur ! - que j'ai suspendu à l'aide de ficelles au velux encastré dans le plafond de ma chambre. Il y est resté accroché un mois peut-être. Jusqu'au jour où, du fait d'un malencontreux mouvement de ma part en me levant de mon lit, je l'ai bousculé. Et il a explosé en mille morceaux.

Mais l’œuvre dont je suis le plus fier, c'est le titanesque engin spatial que j'ai bâti un peu plus tard. Usant de la totalité des caisses de Legos que j'avais à ma disposition, j'ai fabriqué un gigantesque vaisseau d'environ deux mètres de long sur un mètre de large. Des journées entières assis par terre, avec des milliers de pièces détachées autour de moi, je l'ai progressivement structuré. Faisant fonctionner à plein mon esprit afin qu'il soit le plus beau possible, je lui ai donné corps au bout de plusieurs week-ends d'intense activité. Et j'ai fini par l'installer devant la grande armoire de ma chambre, et juste à coté de la fenêtre ouvrant sur le jardin. Hélas, une fois de plus, au grand dam de ma mère, contrariée que celui-ci ne bloque l'accès des portes du bas de cette armoire. Et, au final, après un Été de résistance de ma part pour éviter qu'il ne soit déplacé – où allais-je le mettre ? -, il a fallu que je me résigne à le prendre dans mes bras. J'ai voulu le porter jusqu'à un coin de ma chambre où je pensais qu'il serait à l'abri. Mais il était particulièrement lourd et volumineux. Et du haut de ma douzaine d'années bien tassée, trop encombrant. De fait, au bout de deux ou trois pas, il s'est scindé en deux, puis est parti en morceaux.

En tout cas, autant j'étais triste, malheureux, blessé lorsque je me rendais au collège, autant mes relations avec mon père et ma mère étaient compliquées, chaotiques parfois du fait de la détérioration progressive des relations de l'un avec l'autre, autant j'étais heureux dans ma chambre. Je m'y sentais à l'abri des vicissitudes de l’extérieur, de la méchanceté et de la bêtise que je côtoyais tous les jours en classe. Je n'y étais pas confronté à la tension qui commençait à monter dans mon environnement familial. C'était le seul endroit où je pouvais être tranquille, serein.

Il faut souligner que mes grands-parents maternel y ont été pour beaucoup. En effet, ils nous ont submergé ma sœur, et mon cadet, et moi, de cadeaux. Nos anniversaires et les Noëls ont été l'occasion de nous offrir nombre d'outils destinés à nos loisirs. Mon père n'appréciait d'ailleurs pas vraiment que nous soyons gâtés à ce point. Non seulement parce qu'à son avis c'était trop. Mais aussi parce que, de cette manière, mes grands-parents estimaient avoir un droit de regard sur notre éducation ou le fonctionnement du couple que composait mon père et ma mère. Quand j'étais bébé, il semble que mon père a essayé de mettre les choses au point avec eux. Mais ma mère, qui a toujours courbé l'échine devant ses parents, ne l'a jamais soutenu. Je suppose que mon père a dû se croire humilié dans son orgueil de ne pas avoir le dernier mot face à eux. Lui qui s'estimait supérieur aux autres de par sa propre éducation, il a dû s'en sentir profondément blessé. C'est d'ailleurs pour cela je suppose qu'il ne nous accompagnait que très rarement dans la propriété familiale que mes grands-parents maternels possédaient. Il s'y sentait certainement de trop, pas à sa place du fait de de l'influence dominante de mes grands-parents à notre égard.

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