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Mes Univers
23 mai 2016

autobiographie, pages 177 à 179 / 312

X1Ce n’est que quelques jours plus tard, moins d’une semaine, que, brutalement, le sol s’est ouvert sous nos pas, et que notre existence en a été modifiée à tout jamais.

 

C’était un Dimanche, je m’en souviens. C’est clair dans ma mémoire, comme si ces événements étaient survenus hier. Mon père – comme cela lui arrivait parfois -, était monté à Paris pour trois ou quatre jours. A cette époque, il n’y avait pas longtemps qu’il était à la retraite. Et bien qu’il ait travaillé au commissariat de police de Laval de 1996 à 2002 environ, il avait toujours gardé de bons contacts avec plusieurs de ses anciens collègues du ministère de l’intérieur. De temps en temps, ceux-ci venaient le rencontrer en Sarthe, passer quelques jours en sa compagnie – et la nôtre. De temps en temps, c’est lui qui se déplaçait jusqu’à la capitale pour les y rencontrer. Il n’y avait rien de spécial à tout cela.

 

Vers midi de ce Dimanche – ce devait être durant la deuxième quinzaine du mois d’Août -, soudain, le téléphone a sonné. Ce n’était pas exceptionnel, mais ce n’était pas habituel non plus. Ma mère a décroché, a répondu. Je ne devais pas être très éloigné, puisque j’ai assisté à la scène. Certainement que nous nous apprêtions à déjeuner. Ma mère s’est assise sur la chaise installée devant le scriban apparaissant près du combiné téléphonique. Je n’ai pas écouté la conversation, puisqu’il n’y avait pas d’écouteur. Mais, parce que ma mère me l’a rapportée pratiquement au mot près ensuite, je m’en rappelle presque comme si j’avais été celui qui avait conversé avec la personne à l’autre bout du fil : « Vous ne me connaissez pas, avait dit la voix. Je suis un ami de votre mari. Vous croyez connaître celui-ci, vous vous trompez. Vous pensez que votre mari est actuellement à Paris pour y partager des moments avec ses anciens collègues de boulot, ce n'est pas vrai. Hier encore, il était avec moi. J’habite la Belgique. Je vous suggère fortement de regarder sur son ordinateur pour savoir vraiment qui il est. Je vous rappelle d’ici une heure, et nous en reparlerons. ».

 

Interrogations. Qui était cet individu ? Sa voix n’appartenait à aucune des connaissances supposées de mon père. Ma mère savait qui étaient les collègues que celui-ci voyait parfois à Paris, ou ceux et celles qui lui rendaient visite chez nous. Cela faisait longtemps – des décennies – qu’elle les côtoyait en sa compagnie épisodiquement. Même si elle était rarement conviée à leurs sorties, elle les appréciait tous et toutes plus ou moins.

 

Il faut savoir que depuis plus d’un an, mon père avait considérablement restreint toutes les activités qu’il effectuait habituellement. Le jardinage, le bricolage, auxquels il s’adonnait chaque jour auparavant, ne le motivaient plus. Le jardinage et l’entretien du terrain entourant leur propriété, c’était ma mère qui le maintenait en l’état. Alors que, durant des années, à partir des beaux jours, mon père passait l’essentiel à semer, à planter, à désherber, à récolter, à tailler, les arbustes, la pelouse, le potager et les fleurs disséminées sur l’ensemble de l’immense parterre environnant la maison, il semblait qu’il s’en était lassé. De même, lui qui était doué pour le bricolage – il s’agissait tout de même de la troisième demeure qu’il rénovait presque seul, il paraissait s’en détacher. Tous les travaux en cours étaient restés en suspens depuis des mois, au grand dam de ma mère. Les rénovations de la cuisine, de leur chambre, de la salle à manger ou du bureau, étaient interrompus. Car mon père avait pour coutume, depuis que nous avions quitté le dernier appartement où nous avons logé en 1980, pour installer sa famille dans une demeure plus spacieuse, de les acheter afin qu’il les rénove à son gout. C’était la troisième fois qu’il avait pris ce genre d’initiative ; une fois en région parisienne, avec ce pavillon dans lequel nous avons tous vécu de 1980 à 1991 ; ensuite, au sein de leur première demeure en Sarthe, de 1991 à 1999 ; et enfin, dans celle où se situe cette action et où ma mère habite toujours actuellement, depuis 1999.

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