Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
2 juillet 2016

autobiographie, pages 257 à 259 / 312

X1J’ai connu de brefs mais d’intenses moments de bonheur en sa compagnie. Oh, je n’ai pas eu le temps de les développer, puisque notre relation a duré environ un mois, avant que le désastre ne survienne pratiquement du jour au lendemain. Le jour où j’ai pu lui faire l’amour, c’était comme si on m’avait ouvert les portes d’un nouvel univers. Plein de tendresse, de charme, de sensualité, de sensibilité, en prenant mon temps, en étant à chaque instant à l’écoute de ses désirs et de ses plaisirs charnels et érotiques. Je suis toujours quelqu’un de particulièrement attentionné, comme si la femme que j’honorais était une œuvre d’art. Mon seul désir a toujours été de voir ses yeux briller, d’exacerber ses sens, par mes caresses, par mes baisers, par l’affection et la tendresse que je lui procure, au maximum. Chaque fois, je m’y consacre afin que ce soient des instants uniques, magiques, pleinement délicats. Car pour moi, il s’agit de ce qu’il y a de plus grand dans ce que l’on offre de soi à l’autre. Et je ne regrette pas de m’y adonner avec tant de ferveur, même si c’est souvent à sens unique. Comme cela a été le cas cette fois-là. Mais c’est un instant qui restera gravé dans ma mémoire jusqu’au dernier jour de mon existence. Un de ces rares instants de félicité et de fierté d’être un homme dans le sens le plus strict du terme, qui m’ait été donné de vivre.

J’espérais que ce soit le début d’une belle relation qui se consoliderait avec le temps. Comme j’étais naïf. Comme j’ai été dupe. Et les événements n’ont pas tardé à me rappeler que ces brefs moments de bonheur, il me faudrait sous peu les payer au prix fort. Mais je ne pensais pas que la déflagration serait aussi apocalyptique, et que je ne m’en relèverai jamais complétement. Bien entendu, je n’ai que 46 ans, et j’ai encore beaucoup de choses à vivre, heureuses ou malheureuses. Mais, si vous lisez ce récit depuis son début, vous vous rendez maintenant compte que j’ai déjà été confronté à beaucoup de choses. Malgré tout, les faits que je vais relater désormais, au terme de l’année 2001 – 2002 à l’Université Paris VIII a encore des incidences sur mon état de santé actuel. Si je suis aussi fragile aujourd’hui, il faut en trouver les racines dans les événements qui se sont succédé aux alentours du mois de Mai 2002.

Je ne sais plus quel jour c’était exactement, mais le contenu de ce jour-là, et de ceux qui lui ont immédiatement succédé, restent gravés en moi. Pour resituer le contexte, rappelons que j’avais accumulé de nombreuses dettes auprès des organismes de crédits auxquels j’avais demandé de l’argent. Et déjà, je commençais à avoir des difficultés à les rembourser. J’avais alors eu l’idée de rassembler tous ces prêts en un seul afin d’en diminuer les mensualités. L’idée était bonne, mais à cette époque-là, les organismes de ce genre étaient rares. Et celui auprès duquel j’ai postulé avait refusé mon dossier. J’étais donc dans une situation de plus en plus délicate. A mon avis, a vue de nez, je devais rembourser dans les 70 000 euros ; le plus gros de cette dette étant due a un projet avorté sur lequel je reviendrais plus longuement dans un chapitre ultérieur. Parallèlement, ce jour-là, cela faisait trois jours que je n’avais plus de nouvelles de ma petite amie. Dès le départ, nous avions pris l’habitude que nous nous téléphonions chaque soir vers vingt heures. Lorsqu’elle ne me rejoignait pas chez moi pour passer quelques jours avec moi, évidemment. Or, du jour au lendemain, sans aucune explication, sans aucune raison, elle avait disparu de la circulation. Et je m’inquiétais. La pression était telle que je tentais de la joindre entre six à sept fois d’affilée, voire davantage, aux alentours de vingt heures. Et ma tension nerveuse, déjà mise à mal par les problèmes financiers qui s’accumulaient et auxquels je n’avais aucune solution, croissait de jour en jour. La fatigue liée à mon emploi, où j’essayais de donner le meilleur de moi-même, s’accumulait. Car je savais que, prochainement, mon supérieur hiérarchique me convoquerait une nouvelle fois en vue de ma titularisation. Et mon esprit était concentré sur ces trois épreuves avec lesquelles je jonglais en permanence.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 617
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité