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Mes Univers
5 juillet 2016

autobiographie, pages 263 à 265 / 312

X1Ce n’est qu’au bout de ce laps de temps que j’ai trouvé un appartement dans la ville la plus proche du village ou habitaient mes parents. Son loyer n’était pas très élevé. Il était assez petit puisque le cagibi qui jouxtait celui-ci s’est transformé en bibliothèque. C’est là où j’ai rangé sur des étagères la majorité des livres que je possédais. J’ai été suivi par une psychologue. J’y allais une fois par semaine, et j’en étais heureux, parce que lui parler m’a permis d’y voir plus clair dans ma tête. Malgré tout, j’étais toujours aussi fragile nerveusement. Et depuis, je n’ai plus jamais eu d’emploi. J’ai compris que si je recommençais dans cette voie, j’y laisserais ma santé, et peut-être ma vie. J’ai réalisé que toutes les expériences que j’avais accumulées, que ce soit à la Bibliothèque Nationale ou à l’Education Nationale, me conduisaient sur un seul chemin. Celui-ci s’imposait de plus en plus à moi au fil des années et des épreuves désastreuses auxquelles j’étais confronté. Celui d’écrire, et de vivre pour, par, cette vocation.

Au début, cela a été un motif de conflit entre mes parents et moi. Au terme de ma convalescence, ils ont commencé à me demander comment je voyais mon avenir. J’y avais réfléchi, bien entendu. Et la psychologue qui m’aidait, m’a permis d’éclaircir ce qui m’a semblé nébuleux et improbable pendant longtemps. Car mes parents m’ont toujours affirmé qu’être écrivain n’était pas un métier, juste une passion. Ils étaient persuadés que ce n’était pas une bonne voie pour moi, qu’elle ne me mènerait à rien. Evidemment, malgré mon âge, je ne voulais pas les décevoir. Surtout après ces trois années désastreuses qui venaient de s’écouler. Et cela tout d’abord longtemps été un combat intérieur d’accepter que j’étais le seul à pouvoir décider de ce que je voulais faire de ma vie. Peu à peu, pourtant, ce que je savais déjà depuis l’époque de la Bibliothèque Nationale et ma « Révélation », s’est imposé à moi. Je ne pouvais reculer indéfiniment, au risque de me perdre de nouveau ; et cette fois définitivement. C’était ce que je portais en moi depuis toujours, et dont les événements, les personnes, m’avaient détourné parce que ce n’était pas dans les normes. Et pourtant, c’était le pilier central de mon existence, je ne pouvais m’y soustraire. Je n’avais qu’un seul chemin possible, que cette psychologue m’a permis d’accepter. Elle m’a appris à me détacher, au prix de cris, de désaccords, de mésententes qui ont duré plusieurs mois. Ecrire, encore écrire, toujours écrire, elle était ma vocation ; tel était mon destin.

 

En 1999, alors que j’étais revenu depuis peu de temps à Paris pour travailler à l’Université Paris XIII, j’étais encore plein d’espoir. Je commençais à écrire une nouvelle page de ma vie, et je voulais tout faire pour que celle-ci soit la plus heureuse possible. Evidemment, l’appartement que j’occupais alors était bruyant. Mais je pensais que ce dérangement ne durerait pas longtemps, et que je trouverais une solution à ce problème tôt ou tard. J’en souffrais, comme je l’ai exprimé précédemment. Mais ce qui me faisait souffrir bien davantage, c’était d’être toujours célibataire. J’étais persuadé que si je résolvais cette épreuve qui me blessait depuis mon adolescence, le reste suivrait de lui-même.

C’est pour cette raison qu’en parallèle de tout ce que j’ai décrit précédemment, j’ai décidé de m’inscrire dans une agence de rencontres. Une agence de rencontres assez particulière puisque son concept n’était que balbutiant à cette époque. Car elle était spécialisée dans les mises en contact avec des jeunes femmes des pays de l’Est, et plus particulièrement de Russie. Il semble d’ailleurs me souvenir que c’est à partir de ce moment-là que mes dépenses ont commencé à s’accumuler.

J’ai téléphoné au siège de cette agence de rencontres ; elle se trouvait à Paris, mais j’avoue que je ne me rappelle plus exactement où. En tout cas, le quartier était très agréable, très aéré, avec des arbustes et des gazons un peu partout. L’immeuble où elle était installée était en pierre de taille, style haussmannien. L’ambiance était feutrée, la personne qui m’a accueillie dans ses locaux très cordiale, très amicale. Elle savait vous mettre à l’aise, être à votre écoute.

J’ai dû rester environ deux heures dans les locaux de cette agence matrimoniale. Le principe était assez simple en fait. Le conseiller ou la conseillère vous donnait accès à des classeurs dans lesquels étaient référencées de nombreuses jeunes femmes issues des anciens pays du bloc communiste. Je ne sais plus quel était le montant de l’adhésion ; 10 000 francs peut-être ; actuellement entre 1500 et 2000 euros. Evidemment, pour moi dont l’emploi débutait dans l’Education Nationale, c’était une somme importante. En même temps, je me disais pourtant que c’était gage de sérieux. Peut-être, surement, cette fois-ci, en investissant autant sur mon avenir amoureux, sentimental, enfin, finirai-je par trouver celle que je cherchais partout depuis tant de temps. Il s’est donc agi de l’une de premières plus importantes dépenses que j’ai effectuées. Comme je l’ai détaillé dans mon chapitre précédent, ce ne serait pas la seule ; et pas la plus ruineuse. Je mettais le doigt dans un engrenage qui allait fortement contribuer à ma ruine financière en 2002. Or, à cet instant précis, j’étais loin de toutes ces préoccupations. Tout ce que je voyais, tout ce que j’espérais, c’était que cette initiative m’apporte ce bonheur amoureux auquel j’estimais avoir droit.

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