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Mes Univers
4 octobre 2016

Exister autrement :

X1Je suis tout de même surpris de constater qu'il y a quelques personnes qui estiment, parce que je désire développer mon réseau amical – dans la réalité, et non pas uniquement virtuellement – par le biais de ce réseau social, que je suis une personne en souffrance. Que je ne suis pas bien dans ma peau, que j'ai des problèmes de communication, etc.

 

Pour ceux et celles qui me connaissent, et qui suivent mes écrits plus ou moins régulièrement, vous savez qui je suis. Du moins partiellement ; puisque malgré le grand nombre d'articles que je publie ici concernant mon parcours, ma personnalité, mes épreuves, mes combats, j'en passe, il ne s'agit que d'épisodes parcellaires de ma vie. Il ne s'agit que de fragments de la personne que je suis. Que ce soit en ce qui concerne vis-à-vis de mon caractère, de mes passions, de mes projets, de mes rencontres, de mes amitiés, de mes amours, de mes emplois, ou autre.

 

Résumer une vie au fil de récits tels que ceux que je publie ici de temps en temps est une gageure. On ne peut réduire un individu à ce qu'il décrit de sa vie ; même si celui-ci écrit beaucoup sur lui, sur ses pensées, sur ses forces et ses faiblesses, sur ses bonheurs et ses malheurs, sur ses ambitions et ses connaissances, sur les gens qui lui sont chers ou qui lui ont fait du mal.

 

Il y a quelques années de cela, j'ai lu avec grand intérêt un certain nombre de biographie d'hommes ayant marqué l'Histoire de leur empreinte. Je me souviens notamment de celles de Louis XIV ou de Napoléon. Les ouvrages qui leur étaient consacrés dépassaient les 1000 pages. Or, même en plus de 1000 pages, il a été impossible à leurs auteurs d'évoquer l'ensemble des événements auxquels ces géants de notre passé ont été confrontés. C'est d'ailleurs pour cette raison que, périodiquement, de nouvelles biographies sur eux paraissent : parce qu'il y a toujours des éléments inédits que les historiens mettent au jour, rectifient, approfondissent. Les savoirs sur les époques où ils ont vécu, qui ont fait d'eux ce qu'ils ont été, sont en permanence enrichis. Des pans entiers de ces dernières sont réévalués. Avec juste raison, puisque nul ne peut tout en connaître. Y compris les premiers intéressés. C'est d'ailleurs ce qui fait le piquant d'une matière comme l'Histoire : il y a toujours quelque chose à découvrir. Il y a toujours des des documents oubliés permettant de discerner d'autres facettes d'une époque, à déterrer du fond d'une archive. Il y a toujours des manuscrits, des traités, des relations, qui n'ont pas été exploitées.

 

Je ne suis pas un grand homme. Je ne suis que Dominique, ni plus ni moins. Et je ne prétends pas le devenir un jour. J'écris, beaucoup ; certes. Je pense que nul ne peux le nier ici. Il y en a même qui soulignent que j'écris trop. En tout cas, ce qui est avéré, c'est que si je relate dans mes textes certaines parties de mon existence, jamais je ne pourrais tout dévoiler. Et si un jour, lorsque je serai un vieillard, ou lorsque je serai mort, un biographe se penche sur mon destin, malgré les milliers de feuillets que j'aurai rédigé au cours de mon existence, il ne pourra pas toucher à l’entièreté de la personne que j'aurai été.

 

Alors, imaginez ce que ce doit être pour un historien s'intéressant à Louis XIV, Napoléon, Richelieu, le Général de Gaulle, etc. Et imaginez ce que ce doit être pour un chercheur lisant les milliers de pages d'articles, de poèmes, de nouvelles, de réflexions philosophiques, que j'aurai publié, moi qui ne suis qu'un anonyme ? Il n'y a pas photo, pour reprendre une expression communément employée. Il est évident que le résultat de l’enquête de celui qui désirerait en savoir plus sur moi ne pourrait être que parcellaire. Tout comme ça l'est lorsqu'un historien s'attaque à la vie d'un grand de ce monde ; et dont les documents ou archives qui s'y rattachent sont éminemment plus nombreuses et diversifiées.

 

Cependant, il en est quelques-uns ici, comme cela a été le cas ce week-end, en me blessant profondément, qui s'imaginent savoir quelles sont mes intentions en approchant des personnes qui me sont particulièrement chères. Il y en a qui pensent savoir – au vu des souffrances et du parcours chaotique qui a été le mien – que je ne suis qu'un malheureux, qu'un désespéré, qu'un individu blessé, parce que je désire dépasser le cadre d'Internet et du virtuel avec des hommes et des femmes que j'ai croisé – et que je croise encore parfois – sur ce réseau social. Il y en a, aussi, qui supposent que j'ai besoin d'aide, et que je vais vraiment mal.

 

Je dirai alors que c'est qu'ils ont mal lu ce que je diffuse ici. La grande majorité des textes se référant à mon parcours personnel expliquent des épisodes de ma vie datant des années 1970, 1980, 1990, ou, pour une minuscule part, du début des années 2000 ; jusqu'aux alentours de 2004 pour les plus récents. Lorsque je suis momentanément triste ou blessé – comme cela a été le cas ce week-end pour la dernière anecdote en date, il est vrai que cela se ressent dans mon article du jour ; le suivant également éventuellement. Mais cette tristesse, cette affliction, durent rarement au-delà de cette durée. Ou alors, c'est qu'il s'est produit quelque chose de particulièrement grave : un décès, un accident, un problème familial particulièrement marquant. Pour le reste, même si je suis touché, je dépasse rapidement mes blessures pour me concentrer sur ce qui m'attends ultérieurement.

 

Ainsi, par exemple, aujourd'hui, je me suis occupé des commandes de figurines pour mes collections en cours. J'ai reçu, via chrono-post, des classeurs et des pochettes plastiques. J'en ai besoin parce ces jours derniers, j'ai imprimé la totalité de mes « Brèves Philosophiques » - plus de 500 pages -, afin d'en garder une trace écrite. Et comme je l'ai fait il y a deux ou trois ans avec l'ensemble de mes notes rédigées à l'époque où j'étais aide-bibliothécaire et chercheur en Histoire, Mythologie, Religion, etc. à la Bibliothèque Nationale, je vais les ranger dans des classeurs pour les y conserver. Ensuite, j'en ferai de même avec mes « Mémoires inachevées » accompagnées de mes « Souvenirs Fragmentaires ». Je pense en effet qu'il est temps que m'y attaque, dans le but de les protéger ; ou de les mettre à disposition de ceux et de celles appartenant à mon entourage qui désirent les lire un jour. J'ai aussi un certain nombre de documentaires, d'émissions de TV que j'ai enregistrées sur le disque dur de mon lecteur-enregistreur de DVD à visionner ; ainsi qu'une quantité phénoménale de films en retard. J'ai des tonnes de livres, de romans, qui m'attendent près de ma table de chevet et de mon lit. J'en ai commandé d'autres à la FNAC qui doivent arriver chez moi sous peu. Et, évidemment, je dois poursuivre la rédaction de mon propre ouvrage sur les « Origines idéologiques et ésotériques du Nazisme ».

 

Ai-je l'air, dans ces conditions, d'un homme qui est malheureux, triste en permanence, blessé continuellement, etc. ? Comme tout le monde, j'ai des périodes plus difficiles que d'autres, des épreuves que la vie m'inflige, et qui sont douloureuses. De petits bonheurs aussi, lorsque j'ai du temps pour continuer à écrire mon livre sur le Nazisme. En ce moment, sur ce point-là, il est rare, hélas. Lorsque je croise ici, la route de personnes qui me semblent intéressantes à connaître ; avec lesquelles j'ai le désir de développer amitié, échanges, dialogues ; et pas seulement par le biais d'Internet. Lorsque je reçois des livres que j'attends avec impatience, ou que mes figurines du mois me parviennent, et que je suis en train de les placer sur les étagères qui leur sont consacrées.

 

Tout ceci fait parti de mon quotidien. Il est certain que mon quotidien ne ressemble pas à celui de beaucoup de ceux et de celles qui me suivent ou qui me lisent plus ou moins régulièrement. La grande majorité des gens ont un métier « ordinaire » - ce n'est pas péjoratif -, une vie de famille « ordinaire », des préoccupations « ordinaires », etc. Ce n'est pas mon cas, ce ne l'a jamais été. Et j'ai l'impression que ce ne le sera jamais. Cette façon de fonctionner, totalement tournée vers l'écrit huit heures par jour, presque sept jours sur sept, pratiquement trois-cents-soixante-cinq jours par an, fait-il de moi quelqu'un qui n'a pas confiance en soi aujourd'hui, qui est triste, malheureux, blessé, à l'heure où j'écris ces lignes ? J'ai vécu trop de choses affreuses, trop d'événements difficiles, trop d'épreuves épuisantes, pour m’arrêter à de telles billevesées telles que j'en rencontre parfois sur Facebook. Elles me touchent sur le moment ; c'est naturel, c'est humain. Cependant, ce que j'ai vécu m'a appris à vite rebondir. Au cas échéant, mon ultime refuge est l'écriture ; lorsqu'il ne me reste plus rien d'autre. D'autant que je sais qu'à l'avenir, je serai confronté d'une manière ou d'une autre à des événements du même ordre – que ce soit virtuellement ou dans la réalité.

 

Ce qui est sûr, par contre, c'est que derrière chaque écran d'ordinateur, que derrière chaque échange, se trouvent des personnes constituées de chair et de sang, de pensées et d'émotions, de passions et de rêves, de forces et de faiblesses, de bonheurs et de malheurs. Internet, Facebook, ne sont uniquement que des outils permettant aux gens d'entrer en relation les uns avec les autres. En fonction de ce qui les intéresse, parce qu'ils se croisent dans la réalité, parce qu'ils partagent les mêmes valeurs, parce qu'ils aiment les mêmes activités, etc.

 

Moi, je m'exprime beaucoup par écrit. Je suis écrivain, c'est normal. M'exprimer par écrit est devenu, au fil des ans, comme une seconde nature. Une extension de moi-même. Néanmoins, ce que j'écris n'est que le reflet de la personne que je suis dans la réalité. Lorsque je converse avec quelqu'un ici, je discute de la même façon que si elle se trouvait physiquement en face de moi. Que si nous étions au restaurant à déjeuner ensemble, ou à la terrasse d'un café à prendre un verre.

 

Hier, dans le long texte de neuf pages que j'ai publié, et qui s'intitule « Une autre facette de qui je suis », j'ai brièvement relaté plusieurs fragments de mon parcours au cours des années 1993 – 1998. J'aurai pu m'étendre beaucoup plus longuement sur chacun d'eux. Car à chaque fois que j'en inscrivais les détails sur papier, une foule de souvenirs les concernant remontaient à la surface. En fait, ce que je désirais surtout souligner à l'intérieur de ses paragraphes, c'est que mes lecteurs et lectrices ne doivent pas arrêter leur opinion à mon sujet sur quelques-uns des fragments de mon existence que je leur livre. Ces derniers ont été autant des moments de souffrance que de bonheur. Cela dépend du point de vue où je me place. Cela dépend des événements et des gens que j'ai rencontré au cours des différentes phases de la période détaillée. Puisque, durant celle-ci, il y a eu des instants de joie et de malheur ; comme pour tout un chacun il me semble.

 

Ce que j'ai vécu à la Bibliothèque Nationale, pour ne prendre que cet exemple, a autant été une période où j'ai été heureux plus que je ne saurai le décrire ; qu'une période où j'ai été la proie de blessures m'ayant conduit au bord de la folie et du suicide. Lorsque je me promenais à l'intérieur des travées de la Bibliothèque de l'Arsenal, lorsque je courrais aux quatre coins de la capitale, ainsi que lors de nos réunions du vendredi soir au cours desquelles j'animais des séances de jeux de rôles, lorsque je me plongeais dans mes recherches historiques, mythologiques, etc., j'étais heureux. Par contre, au même moment, lorsque j'étais confronté aux amours de mes camarades de soirée, lorsque, après avoir pris mes notes toutes la journée, je rentrais seul chez moi, lorsque j'étais mis à l'écart de certaines virées en ville parce qu'éternel célibataire, j'étais malheureux. Tout cela, en même temps.

 

A force de simplifier, de concentrer son attention sur un seul aspect des choses – de ma personne en l’occurrence là – on en vient à des raccourcis qui ne reflètent pas la réalité. On s'imagine des choses qui n'existent pas ; ou plus ; ou pas à au point où on le croit. Ainsi, que ce soit ce que j'ai vécu avec mon amie Caroline, avec mon amie Sandrine, avec mon ami Olivier, ou avec mon amie Nathalie, cela s'est produit encore durant cette même période. D'autre part, j'aimerai rajouter ceci :

 

Lorsque j'habitais Laval, entre 1996 et 1999, il m'a fallu un certain temps pour m'adapter à mon nouvel environnement. Un an à peu près. Au début, ça a été dur parce que je n'y connaissais personne. Mais Laval étant une ville de taille moyenne, les possibilités de faire de nouvelles rencontres ne manquaient pas. Ainsi, peu à peu, je me suis tissé un réseau amical assez étendu. J'ai pris des cours du soir dans un domaine qui m'intéressait : l'Histoire de l'Art. A la suite de quoi, je suis allé à tout un tas de conférences sur ce sujet. En parallèle, j'ai pris d'autres courts du soir à l'Université de Laval ; qui se situait à deux ou trois pâtés de maisons de mon domicile. Juste comme ça, pour le plaisir, pour m'enrichir l'esprit. J'y ai fait la connaissance de deux jeunes femmes qui avaient à peu près mon age, et avec lesquelles j'ai sympathisé. Au début, bien entendu, j'ai été intimidé, parce que l'une comme l'autre étaient particulièrement séduisantes. Néanmoins, une fois le premier émoi dissipé, nous sommes devenus très proches amicalement.

 

Parallèlement, j'ai suivi des cours de remise à niveau de mon cursus professionnel durant la journée. Je n'en n'ai pas tiré grand-chose professionnellement parlant. Mais j'y ai croisé un certain nombre d'hommes et de femmes qui possédaient les qualités et les valeurs semblables à celles qui me définissent. Dans le cadre de cette remise à niveau, j'ai effectué un stage en entreprise. Il existait un magasin de jeux de rôles et autres jeux de sociétés à Laval. Je m'y suis présenté afin d'y effectuer mon stage. Je croyais que son gérant ne m'accepterait jamais. Pourtant, c'est le contraire qui s'est passé. C'est un des moments les plus agréables, professionnellement parlant – pour un emploi « normal » - que j'ai vécu. C'est dans cette boutique que j'ai rencontré plusieurs individus qui, comme moi, jouaient aux jeux de rôles. Tout d'abord, nous nous sommes croisés de temps en temps dans ce magasin. Ensuite, nous nous sommes revus afin d'organiser des parties entre nous ; que ce soit à nos domiciles respectifs, ou au sein de l'association de jeu et des locaux que la municipalité lui avait attribué. Je me suis encore, rendu à des soirées « philosophie » dans un café situé non loin de la mairie. Là, j'ai souvent levé la main pour poser des questions. Les sujets abordés m'interpellaient. J'ai fini par sympathiser avec l'organisateur de ces rendez-vous mensuels. Il avait une compagne d'une vingtaine d'années plus jeune que lui ; une ancienne de ses élèves, puisque cet homme était un professeur de philosophie. Nous nous sommes bientôt revus de temps à autres chez lui, pour des soirées de jeux de société tels que le Trivial Poursuit. Je l'ai présenté à mes parents, puisque cet organisateur des soirées philo avaient à peu près le même age qu'eux.

 

Un jour que j'étais à une de ces soirées philo, j'étais assis à coté d'un groupe d'inconnus. Eux aussi avaient à peu près le même age que moi. J'étais intimidé, comme toujours dans ce genre de circonstances ; y compris durant celles que je viens de mentionner précédemment. Ils m'ont gentiment abordé pour converser sur le sujet débattu ce soir là. Nous avons échangé toute la soirée. Au final, j'ai découvert qu'il s'agissait d'une bande de « joyeux fêtards » qui se rendaient en discothèque presque tous les samedis soirs. Timidement, je leur ai avoué que j'aimais bien danser aussi, en discothèque, mais que je ne connaissais personne dans mon entourage, qui appréciait ce genre de sortie. Aussitôt, ils m'ont invité à les accompagner. Tant pis si je ne possédais pas de voiture pour me déplacer. Ils viendraient me chercher quand il iraient là-bas, et me ramèneraient chez moi en rentrant chez eux.

 

Enfin, puisque je décris brièvement l'essentiel, alors qu'il me faudrait des pages et des pages pour entrer dans le détail de cette période, j'ai croisé Nathalie. Nathalie avait passé une petite annonce dans un journal local afin de rencontrer l'âme sœur. Comme précédemment, j'étais toujours en quête d'une jeune femme à aimer. Depuis que j'avais emménagé à Laval, j'en avais croisé plusieurs, mais cela s'était terminé par des échecs et des blessures morales ; toujours à cause de mon physique et de mon handicap. Nathalie, elle, ne m'a pas repoussé. Elle a rencontré plusieurs hommes, outre moi, évidemment. Et elle a failli me choisir pour tenter de construire une histoire sentimentale. Mais, en fait, nous étions deux en lice pour terminer son choix. Et c'est l'autre qu'elle a choisi. J'ai alors enterré mes sentiments au plus profond de mon âme. Même si elle me plaisait beaucoup et que j'en étais progressivement tombé véritablement amoureux. Elle n'était pas particulièrement séduisante. Elle avait néanmoins beaucoup de charme, était très douce, très gentille, et nous partagions des moments pleins d'affection amicale, ensemble.

 

Nous avions alors établi une règle : nous nous rencontrions une fois par mois pour dîner ensemble. Son compagnon, bien entendu, était au courant. Il avait confiance en elle. Nos dîners duraient deux ou trois heures. Dès que l'un se terminait, nous notions la date du suivant sur nos agendas. Jamais ceux-ci n'ont déparés. Je suis une personne de confiance, comme je l'ai mentionné hier. De toute manière, elle aussi était sérieuse dans sa relation avec son compagnon. C'était juste un moment pour nous, afin d'entretenir et d'approfondir l'amitié que nous avions l'un pour l'autre. Afin de l'enrichir et la développer. C'étaient parmi des moments que ceux que je n'oublierai jamais de ma vie. Car comme Sandrine, avec laquelle le même genre de rencontre s'était créé entre 1993 et 1996 – de l'époque où j'ai abordé celle-ci à la sortie de la Bibliothèque de l'Arsenal, au moment où j'ai quitté Paris pour Laval -, le contrat amical était clair, posé, défini avec exactitude. La seule différence, c'est qu'avec Sandrine, vers la fin, elle m'a fait rencontrer son compagnon, et j'ai dîné une ou deux fois à leur domicile.

 

Bref, pourquoi je décris brièvement – très brièvement – tout ceci : uniquement parce que comme la période précédente, et les périodes suivantes jusqu’à aujourd’hui, tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir. A Laval aussi, j'ai été confronté à des douleurs sans pareil, à des souffrances émotionnelles qui m'ont mis plus bas que terre. La mort de mon petit frère Aymeric dans un accident de voiture le 25 Juillet 1998, alors qu'il n'avait que dix huit ans – il a été le seul à mourir ; ses quatre camarades qui étaient dans le véhicules n'ont eu que quelques contusions -, a été l'une des pires. Elle n'a pas été la seule. Après Laval, lorsque je suis revenu à Paris pour travailler à l'Université Paris XIII, puis Paris VIII – dans l’Éducation Nationale – a encore été particulièrement mouvementée et bouleversante dans bien des domaines. Depuis que je vis à Valognes, depuis 13 ans, c'est toujours le cas, mais de manière différente.

 

Ce que je veux souligner, c'est que si je ne suis pas un grand de ce monde, j'ai été confronté à d'innombrables situations, parfois heureuses, parfois malheureuses. J'ai croisé des gens de toutes sortes, de tous milieux sociaux, économiques, religieux, philosophiques, culturels. J'ai voyagé. J'ai échangé avec des personnalités, des caractères, à mille lieux du mien. J'ai eu mal et j'ai fait mal. Cependant, ce que j'ai toujours cherché, c'est la diversité. Les personnes qui m'attirent émotionnellement, amicalement, ne sont pas des clones de ce que je pense ou crois. De mes passions, de mes rêves, de mes espoirs. C'est pour cette raison que je considère ce réseau social comme un outil formidable. Comme jadis lorsque je vivais cette période si riche en diversité à la Bibliothèque Nationale, puis de la même façon, mais avec d'autres procédés, à Laval, j'ai été amené à être en présence de gens totalement différent de moi. Et les échanges, les contacts, les rencontres, que j'ai eu avec elles, m'ont beaucoup apporté. C'est ce que je souhaite aussi par cet intermédiaire qu'est Facebook aujourd'hui.

 

Actuellement, je vis à Valognes, et pour des raisons que j'ai déjà expliqué, je n'ai jamais pu y élaborer le même genre de rencontres et d'amitié qu'à ces époques. Pourquoi ? Parce que Valognes est une toute petite ville. A part deux ou trois magasins ou cafés, quelques rues, il n'y a aucune activité qui corresponde à mes attentes, à mes besoins ; en tout cas, ceux que j'ai décris tout le long de ce texte. C'est triste, c'est injuste, c'est malheureux, mais c'est ainsi.

 

Bien entendu, il y a Cherbourg, À une dizaine de km de Valognes. Néanmoins, Valognes n'est ni Laval ni Paris. Les transports en commun y sont pratiquement inexistants, si ce n'est le train. Or, dans ce cas, pour une simple activité d'une heure, je devrais y consacrer la journée entière pour l'aller-retour et cette activité. C'est impensable et physiquement épuisant pour le handicap dont je suis doté. Autant, lorsque j'étais à Paris ou à Laval, les transports en commun me déposaient presque à coté de chez moi, à une centaine de mètres près. Autant à Valognes-Cherbourg, ce n'est pas comme cela que ça se déroule.

 

De fait, Facebook est un moyen d'entrer en contact avec des personnes qui me semblent riches d’intérêt. En partageant mes poèmes, mes romans, mes articles sur l'actualité, sur la philosophie, en ouvrant mon parcours par le biais de mes textes les plus personnels, non seulement j'écris. Mon travail d'écrivain est chaque jour stimulant, passionnant, varié. Je m'y adonne avec une ardeur chaque jour renouvelée, parce que chacune de mes publications est le reflet d'un fragment infime de la personne que je suis. Je les partage, et, contrairement à ce que je m'imaginais au début de cette aventure, ce que je produis suscite l’intérêt, l'enthousiasme, l'envie d'en savoir davantage. Parfois aussi, mes récits provoquent la colère, la rancœur, la violence, l'incompréhension, voire la haire dans les cas les plus extrêmes. Peu importe malgré tout, car ils sont à l'image de la réalité de ma vie. Ils sont à l'image de ce que sont les échanges entre hommes et femmes au sein de la vie ordinaire, quotidienne ; avec tout ce que cela implique :

 

On y croise des personnes, on sympathise, on se lie d'amitié, on échange, on dialogue, on est passionné ou fasciné par tout un tas de sujets divers et variés. On est d'accord, on n'est pas d'accord. On s'accorde sur certains points, on se déchire sur d'autres. On a le désir d'établir des liens amicaux plus privilégiés avec un certain nombre de gens. On se communique nos numéros de téléphone. On s'appelle, on discute. On se rencontre éventuellement. On passe des moments sympathiques les uns avec les autres ; avec des personnes qu'on n'aurait jamais eu l'occasion de croiser, de connaître, dans d'autres circonstances ou par d'autres moyens.

 

En tout cas, telle est ma vision des choses – enfin partiellement - : ce coté humain, universel, qui permet d'avoir accès, non seulement à d'autres formes de savoirs, non seulement en diffusant ses idées, ses passions, ses rêves, ses espoirs, ses imaginaires, par l'intermédiaire de publications plus ou moins régulières. Mais aussi, en s'ouvrant aux autres, avec leurs différences, avec ce qu'ils sont, avec ce qu'ils apportent – ou pas – avec eux. Et non pas se replier sur soi-même parce que Internet est anonyme, permet l'invisibilité, l'échange fugitif, sans profondeur. Internet, les réseaux sociaux tels que celui-ci sont une porte ouverte pour offrir aux autres l'opportunité d'emprunter des chemins que nous n'aurions jamais pu emprunter jadis. Alors, je les emprunte. Le reste, c'est la vie...

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