Il y a des femmes... :

Il y a des femmes de par le monde qui sont si belles, si séduisantes, qu'elles vous émeuvent au point de vous faire verser toutes les larmes de votre corps. Il y a des femmes qui vivent dans la même ville que vous, voire dans votre rue, qui sont si féminines, si sensuelles, si lumineuses, que lorsque vous vous les croisez ne serait-ce qu'un instant, vous en restez pétrifié d'effroi. Il y a des femmes, ici ou ailleurs, qui sont si désirables, si envoutantes, si sublimes, qu'elles vous font sentir ridicule, insignifiant, grotesque.

Les contempler, c'est comme regarder le soleil en face lorsqu'il atteint sa pleine luminosité. Leur parler, c'est comme parler à cette fraction de divin qui demeure en soi, et que, pourtant, nous ne saisirons jamais. Les toucher, c'est comme être Icare au moment où il s'est brulé les ailes, au moment où il a chuté pour ne plus jamais se relever.

Ces femmes sont pires que la mort. Vous ne pouvez pas les oublier. Leur passage dans votre existence est inscrit dans votre chair et dans votre mémoire pour le reste de l’Éternité. Ces femmes que vous avez rêvé de côtoyer, à qui vous avez rêvé d'offrir votre amitié, que vous avez parfois rêvé d'aimer, sont des êtres quasi-déifiés qui, sans qu'elles n'en n'aient conscience, vous ont mille fois torturé ou blessé. Elles vous ont fait comprendre qu'à coté d'elles, vous êtes un moins que rien. Leurs ami(e)s, leurs contacts, leurs connaissances, par leurs sarcasmes ou leurs moqueries, par leurs humiliations et leurs invectives, vous vont comprendre que jamais elles ne s'intéresseront à qui vous êtes en réalité.

Ces gens, comme une barrière infranchissable entre elles et vous, vous condamnent au mépris, à la déconsidération, à la honte. Parce que vous n'appartenez pas à leur caste, ils usent de tous les moyens à leur disposition pour vous dénigrer, pour mutiler la part d'humanité qu'elles transcendent chez vous. Pire : ces femmes qui appartiennent à un autre univers que le votre estiment que ces derniers sont incompatibles.

Alors, vous avez beau vous démener, cous avez beau affronter tous les périls, toutes les épreuves, tous les obstacles, que la vie met sur votre route, vous avez beau relever tous les défis, tout cela est sans effet. Vous avez beau essayer d'attirer leur attention, être prévenant, attentionné, amical, rien n'y fait. Comme elles savent que des centaines, que des milliers, de prétendants sont prêts à se jeter à leurs pieds pour un regard de leur part, elles vous ignorent, évidemment.

Après-tout, pourquoi prêter attention à quelqu'un de si insignifiant, de si ridicule, de si pitoyable, alors que tant d'hommes mieux faits de leur personne sont capables de déplacer des montagnes sur un simple claquement de doigt de leur part. Alors que des hommes plus riches, auréolés de gloire, les couvrent de cadeaux, les entourent, et les déifient. Que sont les mots sincères, francs, respectueux, que vous écrivez ou que vous prononcez face à eux.

Ces femmes si belles, dont vous rêvez tant, pour lesquelles vous sacrifiiez tout afin de partager quelques instants en leur compagnie ont le choix que vous n'avez pas. Un privilège que peu de favoris jaloux de leurs avantages maintiennent à distance des importuns ; vous, en l’occurrence. Oui, c'est vrai : ces femmes qui ont déchiré votre âme et votre cœur - et qui le font encore à chaque fois que l'opportunité s'offrent à elles, vous font sentir petit, minable, misérable.

Vous êtes inexistant. Et vous n'existerez jamais vraiment tant que ce rêve, vous ne le réaliserez pas...