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Mes Univers
11 mai 2016

"L'épuisement, tu ne sais pas ce que c'est"

X3Suite à quelques propos faisant suite à un commentaire publié hier, j'aimerai dire ceci : Actuellement, sur mon mur, je publie une partie de l'autobiographie que j'ai commencée à rédiger il y a plusieurs mois de cela. Elle est incomplète, mais l'essentiel des événements les plus marquants et les plus difficiles de ma vie y est retranscrit.

 

Ceux et celles qui croient que je suis un privilégié ne me connaissent pas. Pire, ils me jugent uniquement sur les pensées, les analyses et les réflexions plus ou moins philosophiques que je retranscris dans les articles que je publie ici et ailleurs. Mais, ce qu'ils ne savent peut-être pas, ou qu'ils oublient, c'est que je suis une personne handicapée depuis ma naissance. J'ai une hémiplégie du coté droit – haut et bas – depuis l'age de six mois. Depuis cette époque, je subis des crises de convulsions régulières. J'ai une jambe légèrement plus courte que l'autre ; quelques centimètres, mais c'est suffisant pour me faire boiter dès que je fatigue un peu lorsque je marche assez longtemps. Enfant, mes crises de convulsions me menaient régulièrement à l’hôpital pour de longs séjours. Aujourd'hui, avec les médicaments que je prends chaque jour – et ce, pour le restant de mon existence -, elles sont moins intenses qu'à l'époque. Mais j'en subis malgré tout une ou deux par mois en moyenne ; d'une durée de cinq à dix minutes. Et parfois, deux à trois de suite, avant que ce phénomène ne se termine momentanément. Je suis alors obligé de me reposer ensuite quelques instants, avant de pouvoir reprendre le cours d'une vie normale.

 

D'un autre coté, j'ai une tache de vin interne et externe sur le visage. Comme une sorte d'éponge qui appuie légèrement sur mon cerveau. Les veinules qui la constituent sont étroitement imbriquées à celui-ci. C'est inopérable, et c'est ce qui est à l'origine de mon hémiplégie du coté droit. On appelle ce phénomène « la maladie de Sturge-Weber ».

 

Longtemps, j'ai été suivi par d'éminents spécialistes, notamment à l’hôpital des enfants malades à Paris. J'ai subi plusieurs opérations de chirurgie esthétique, et ma scolarité a été en dents de scie du fait de mes hospitalisation régulières. A cette époque également, j'ai subi moqueries, rejets, humiliations, haines, infériorisations, brutalités physiques, psychologiques, morales. J'ai été la proie de discriminations diverses et variées, que ce soit à l'époque de ma scolarité, puis, ensuite, dans le milieu de l'emploi. « Il est vrai qu'un handicapé, ça fait tache dans une entreprise ». C'était vrai à l’époque, mais nul n'en faisait état. C'est encore plus vrai à l'heure actuelle. Si je n'ai pas de voiture, et que je n'ai jamais passé mon permis de conduire, c'est parce que les médicaments que je prends m’empêchent d’être attentif sur une longue durée ; ce qui est incompatible avec la conduite d'un véhicule. Comme j'ai un déficit d'équilibre du fait que l'une de mes deux jambes est légèrement plus courte que l'autre, en plus de l'hémiplégie que j'ai au coté droit de mon corps, je ne peux pas faire de vélo. Les sport est proscrit – en plus, pour des raisons trop longues à expliquer en deux lignes ici, et dues à mon enfance, ainsi qu'aux relations dans ce domaines que j'ai eue avec ma mère, j'en ai été très tôt dégoutté. Et je ne m'en suis jamais remis.

 

Toute ma vie, j'ai dû me battre en permanence afin de trouver ma place dans la société. J'ai plusieurs fois vécu l'Enfer. Mes relations amicales ou amoureuses ont été un véritable parcours du combattant du fait de ma spécificité. L'insertion sociale a été des plus ardues ; je ne souhaite à personne ce que j'ai vécu ; mème pas à mon pire ennemi, si j'en avais un. Le seul refuge qui a été le mien a été le monde du livre d'abord, celui de l'écriture par extension ; et ce, depuis l'age de seize ans. Comme j'étais rejeté de partout socialement parlant, je n'ai trouvé que ce moyen pour m'affirmer, pour construire ma personnalité, pour trouver la force de franchir les épreuves successives, sans répit et sans repos, qui se sont dressées devant moi. Mon emploi de trois an,s à la Bibliothèque, pour cela, a été une véritable révélation. Ma vocation de chercheur, à laquelle j'ai tout donné, jusqu’à lire jusqu’à trois livres par jour à un moment donné, m'a permis de dévoiler une part de moi-même que je ne soupçonnais pas : mon cerveau, mon intellect, ma raison, mes connaissances, étaient capables de dépasser les souffrances et les blessures que mon corps endurait. L'écriture, la lecture, le savoir, étaient susceptibles de me rendre plus fort, plus déterminé, plus endurant, plus volontaire, que les malheurs auxquels j'étais confronté.

 

Quelques années plus tard, je suis rentré à l’Éducation Nationale après y avoir passé un concours spécialisé pour les personnes handicapées. J'y ai donné toute mon énergie, toute ma volonté, tout ce que je pouvais, afin de démontrer que j'étais aussi capable que n'importe quel valide. Cependant, hélas, on n'a pas tenu de mon handicap. Et o,n m'a mis sur des postes qui n'étaient pas adaptés à mon état. Evidemment, j'y ai donné le maximum afin d’être à la hauteur des attentes de mes supérieurs. En vain, puisqu'au final, malgré tous mes efforts, ils ont jugé que je n'étais pas apte pour rester dans l’Éducation Nationale. Et ils m'en ont éjecté.

 

C'est à cette époque, après tous les efforts fournis pendant trois ans sans discontinuer – sans compter que je vivais dans un appartement qui n'était pas insonorisé, et au dessus duquel mes voisins faisaient la fête en mettant de la musique à fond nuit et jour, y compris le week-end – que je me suis effondré. Épuisé comme jamais, j'ai été hospitalisé à plusieurs reprises durant un mois, en cure de repos. J'ai fait une dépression nerveuse. Et après cela, je me suis rendu compte que si je continuais à courir après des chimères, j'allais y laisser ma santé. Déjà plus ou moins défaillante du fait de mon handicap et de la maladie de Sturge-Weber dont j'étais atteint. J'ai donc décidé de me consacrer entièrement à la vocation qui était la mienne, née alors que j'avais seize, et épanouie lors de mon passage à la Bibliothèque Nationale : l'écriture, la recherche historique, ésotérique, philosophique, la réflexion, sur les sujets de société sur lesquels j'écris des articles « longs » depuis près d'un an.

 

Il faut d'ailleurs souligner que j'ai profité de mon séjour entre les murs de cette antre de la Connaissance pour y mener des investigations poussées dans tous les domaines qui m’interpellaient, qui me passionnaient, qui me fascinaient. Après mes heures de travail, j'y retournais en tant que lecteur chaque jour jusque vers vingt-deux heures environs, afin d'y étudier des multitudes d'ouvrages, d'y prendre des notes – dont les résultat sont les 1800 pages de retranscription dont une partie me sert pour rédiger le livre que j'ai l'intention d'éditer sur « les Origines occultes de l'Hitlérisme ». Mais pas seulement, car j'y ai profondément creusé des tas de sujets qui sont à la source de ma culture liée à tous les thèmes dont je traite parfois ; et que j'ai enrichie au fur et à mesure des années suivantes jusqu’à aujourd'hui.

 

Bien entendu, ce n'est pas pour autant que je me suis arrêté de vivre à l'issue de mon séjour à l’éducation Nationale et du traumatisme personnel qui en a résulté. Cela a été dur, éprouvant, mais j'ai plus ou moins remonté la pente. Toutefois, les épreuves que j'ai enduré ne se sont pas arrêté là non plus : mon petit-frère – il avait dix-huit ans – est mort dans un accident de voiture. On a découvert l'homosexualité de mon père – il s'est marié avec ma mère à la fin des années soixante, pour faire comme « tout le monde », et m'a donné le prénom « Dominique » parce que c'était son premier amour homosexuel dans sa jeunesse. Mes parents ont divorcé, lorsque ce secret a été mis à jour, et que mon père a fait son coming-out. Ensuite, j'ai rencontré une jeune femme handicapée – elle avait une atrophie du cervelet -, et ses parents ont vu notre couple d'un mauvais œil parce que je n'était pas de leur monde – monde ouvrier, alors que je suis un intellectuel - ; je leur ai donc volé leur fille, ce qu'ils ne m'ont jamais pardonné. J'ai déménagé à Valognes pour y venir habiter avec elle.

 

Une charmante petite ville, très calme, très tranquille, paisible… mais où il n'y a aucune activité pour une personne comme moi. C'est à dire, tourné vers l'intellect, les livres, etc. Les seules activités qui y sont disponibles, sont des activités sportives, pour les jeunes, ou pour les personnes âgées. Dix ans durant, j'ai cherché partout, et en vain, comment pouvoir me constituer un nouveau réseau social et amical. De plus, comme je n'ai pas de moyen de transport à disposition, c'est encore plus difficile. Quand je vivais à Laval ou Paris par exemple, les villes étaient assez grandes pour qu'il y ait du choix et que je puisse me déplacer à pied pour aller à des soirées jeux de rôles, à des soirées philosophie, en boite de nuit – plus maintenant, j'ai passé l'age -, au cinéma, à des expositions.

 

Il est vrai que si j’habitais dans une grande ville, je me rapprocherai des milieux philosophiques et franc-maçons avec lesquels j'ai des affinités ; surtout depuis que j'écris des textes à tendance philosophiques ou traitant de sujets de société qui, qui plus est, ont un certain succès et son relayés depuis que je les publie sur Internet. Le nombre de personnes se penchant sur mes travaux ne cesse de grandir et de se développer. Tous les jours, de nouveau hommes et de nouvelles femmes me contactent, me demandent d'appartenir à leurs amis virtuels, suivent ma page. En quelques mois, ils sont passé de 300 environs à près de 1150 ; et plus de 500 personnes suivent mes fils d'actualité. Comme quoi, cette vocation d'écrivain et d'intellectuel était la bonne. Et depuis l'age de mes seize ans, malgré tous les empêchements, toutes les épreuves, tous les jets, toutes les moqueries, toutes les humiliations, tous les ratages professionnels, elle était la seule qui me convienne réellement. Comme quoi, ceci prouve, si besoin était, que ce que je produis comme texte interpelle, interroge, suscite réflexion et débat ; que ce soit en France ou à l'étranger.

 

Je le sais, parce qu'on me le répète souvent, qu'énormément de gens attendent avec impatience que j'ai terminé la rédaction de mon ouvrage sur les origines occultes de l'Hitlérisme. Malheureusement, il va falloir attendre encore quelques mois, puisque la centaine de pages écrites est issue du quart du matériau historique que j'ai à ma disposition pour l'élaborer. C'est d'ailleurs pour faire patienter que j'en ai publié deux ou trois extraits plus ou moins récemment ; et que j'en publierai deux ou trois autres au cours des mois qui viennent.

 

Pour revenir à l'essentiel, il y a quatre ans, nous avons découvert que ma compagne d'alors avait la sclérose en plaques. J'ai pris sa maladie en charge – et mème si aujourd'hui, je suis redevenu célibataire, comme sa famille ne veut plus entendre parler d'elle parce qu'en construisant sa vie de couple avec moi il y a près de douze, c'est comme si elle avait trahi le clan composé par sa famille. Dès lors, celle-ci n'a plus voulu en entendre parler. Je suis donc le seul sur lequel elle puisse s'appuyer. Pour autant, sa santé se dégrade ; elle est apathique, n'a envie de rien, ne se bat pas contre la maladie. Elle se sent nulle, inutile, parce que c'est l'éducation qu'elle a reçu de ses parents. Bref, chaque jour, je me bats pour elle, parfois contre elle pour son bien, pour sa santé. Sans moi, elle ne s'en sortirait pas et se laisserait dépérir. C'est moi qui prend en charge ses rendez-vous médicaux, ses médicaments, la gestion de ses revenus, de son quotidien. Alors que je suis en plein travail sur mon ouvrage sur le Nazisme – qui me prend beaucoup d'énergie, de temps, de concentration, etc., je m'épuise aussi physiquement, nerveusement, psychologiquement, pour maintenir cette jeune femme – d'une quarantaine d'années – à bout de bras.

 

Et voila qu'hier, en réponse à mon commentaire sur les gens qui ne se donnent pas la peine de lire, de s'informer, de se cultiver, plutôt que de s'anesthésier le cerveau devant Jean-Luc Reichmann ou Money Drop, on me rétorque que, parce que je suis écrivain, je ne sais pas ce qu'est l'épuisement. Parce que je n'ai pas un emploi genre « métro-boulot-dodo », je ne connais pas la fatigue du quotidien, avec ses difficultés et ses épreuves.

 

Eh bien, je dirai à ceux-ci, à l'issue du petit résumé que je viens de faire sur mon parcours, que je leur offre volontiers ma place. Que le « privilégié » que je suis aimerait beaucoup avoir « une vie normale » ; que l'Enfer, je le connais depuis que je suis enfant. Que ce n'est pas parce que je n'ai pas d'enfants, de contraintes de ce style, que tout est facile das mon existence. Et que toutes les souffrances, toutes les épreuves, la maladie, le handicap, la mort, la haine, la violence, l’égoïsme, la moquerie, l'humiliation, etc. dont j'ai été victime jusqu’à aujourd'hui, je leur en fait cadeau sans regret. Ensuite, peut-être, au bout de quelques jours, quelques semaines, quelques mois, voudront-ils retourner à leur existence « si pénible », si « dure ». Peut-être se rendront-ils compte que tout n'est pas aussi idyllique ; et que l'écriture, l'intellect, la connaissance, les livres, ont été, sont, le seul moyen qui m'ait permis de me tenir debout, qui m'ait permis d'exister, de prouver que je valais quelque chose à mes yeux et aux yeux des autres. Que je pouvais faire de mes faiblesses une force susceptible de me forger le caractère, ma personnalité.

 

Si je n'avais pas eu ce moyen d'expression, ce moyen de trouver un sens à ma vie, il est probable qu'il y a longtemps que je serai mort et enterré. Je me serai suicidé. Et pour dire toute la vérité, à certains des moments les plus éprouvants et les plus dramatiques de mon existence – rejet amical ou amoureux, solitude extrême, désespoir face à la ségrégation dans le milieu du travail, j'en passe -, je serai sans doute passé à l'acte. Si je n'avais pas eu cette vocation, cette force qui m'a permis de surmonter tout cela, je ne serai tout simplement plus là pour échanger avec vous.

 

D'autres trouvent refuge dans la drogue, dans l'alcool, dans la fête, dans la vitesse, dans les excès en tous genre. Dans la paresse intellectuelle en se vautrant dans son canapé, une canette à la main, en visionnant un match de foot, une émission de télé-réalité, en partageant de banalités insipides et sans intérêt sur les réseaux sociaux. En se contentant de vivre médiocrement, tel des moutons qui ne réfléchissent pas, qui se contentent de consommer, d'adhérer à des dogmes poussiéreux vieux de plusieurs siècles voire davantage. Qui se contentent de leur « métro-boulot-dodo », de leur « petite famille », de leurs « petites préoccupations ».

 

Personnellement, j'estime que c'est faire preuve de faiblesse. Je sais que le terme est peut-être choquant, abusif, pour certains et certaines, mais je l'assume pleinement. Mais, à mes yeux, c'est ne pas être à la hauteur de l'intelligence, du savoir, de la raison, de la sagesse, de la réflexion, que la nature – certains y verront Dieu, pas moi !!! - nous a doté. En arriver à ce degré de civilisation, aux capacités et aux possibilités qui sont les nôtres, pour les négliger à ce point là. Toute cette richesse scientifique, toutes ces merveilles en matière de savoir, tous ces livres, tous ces enseignements, pour en arriver là. C'est affligeant, c'est terrifiant de consternation.

 

Alors qu'il suffit d'ouvrir son ordinateur pour avoir accès à tout ce que l'Humanité a accumulé comme savoirs depuis des millénaires, alors qu'il suffit de se rendre dans une librairie, en, bibliothèque, pour découvrir la profusion de connaissances qui est à disposition, 95 % de la population des pays les plus développés, comme la France, végète. Elle se plaint de son sort, des difficultés de la vie. Alors qu'il y en a tant de par le monde qui aimeraient être à sa place, y compris avec les inconvénients qui les accompagnent, elle râle, elle juge, elle critique. Alors que, même en France, il y en a qui révéraient d'avoir une « vie normale » - dont moi -, elle se désole du système démocratique, des avantages de la société à laquelle elle a accès. Elle récrimine nos gouvernants – de droite ou de gauche – qui n'en font pas assez. Elle s'apitoie sur cette société en perpétuelle mutation qui laisse certes nombre d'individus – comme moi également du fait de mon handicap – sur le coté ; mais qui la protège aussi.

 

Il est tellement plus simple, plus facile, de voir le verre à moitié vide, plutôt que de voir le verre à moitié plein…

 

Alors, comme privilégié, je pense que ce jugement est à revoir, en ce qui me concerne. Juger ainsi, juste par rapport aux écrits « philosophiques » que je publie ici et ailleurs, est un peu court. Je suis conscient qu'il y a énormément de personnes qui font face à de graves difficultés de toutes sortes dans la France d'aujourd'hui. Ce n'est pas nouveau. Cela a toujours été ainsi à travers les différentes périodes de l'Histoire. Et nous ne sommes pas les plus à plaindre, lorsqu'à quelques milliers de kilomètres de chez nous la guerre, la famine, la sécheresse, les bouleversements climatiques, etc. sévissent.

 

Quelle tristesse, quelle déchéance, que ce manque d'envergure, que ce manque de vue, que ce manque de combativité, que ce laisser aller à cette à cet argument inepte : « tu ne sais pas ce que c'est qu'être fatigué !!! ». Car, en ce qui me concerne, les épreuves que j'ai vécues et que j'ai décrites plus haut, ne m'ont jamais demandé si j'étais exténué, à terre, si je n'en pouvais plus, si j'avais besoin de répit ou de repos, pour fondre sur moi. Elles ne m'ont jamais épargné lorsque, malade, en proie à des crises de convulsions, seul, abruti de travail, il a fallu que je trouve la force nécessaire de me battre pour défier cet Enfer qui se décharnait autour de moi. Il est vrai que, dans ces conditions, « l'épuisement, je ne sais pas ce que c'est... ».

 

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