Pourquoi j'ai si mal aujourd'hui ( texte datant de quelques mois en arrière), seconde partie :

Néanmoins, lorsque j'offre mon amitié aux personnes desquelles je me sens particulièrement proche, à force de les côtoyer ici, celle-ci est indéfectible, totale. Je suis capable de beaucoup pour l'entretenir, pour l'embellir, pour qu'elle nous apporte énormément. Et ce, malgré la distance, malgré les difficultés inhérentes à chacun d'entre nous, malgré nos vies qui ne sont pas semblables. Toutes ces barrières ne sont pas infranchissables ; je peux m'en accommoder. Je ne suis pas là pour juger la personne qui m'est chère, amicalement. Je ne suis pas là pour bouleverser son existence, pour m'imposer. Je donne beaucoup parce que c'est ma façon de fonctionner. Sinon, je ne serai pas l'individu que vous connaissez ici – incomplètement évidemment – au travers de mes textes. C'est pour cette raison qu'avec le temps, avec l'amitié qui se renforce, les liens qui s'enrichissent, je désire en découvrir davantage en dépassant le simple cadre du clavier et de l'écran d'ordinateur. Par Skype si les gens desquels je souhaite me rapprocher amicalement sont détenteurs de ce moyen de communication. Par téléphone, à l'heure et au jour où le dialogue par cet intermédiaire est le moins gênant pour eux, pour leur vie quotidienne, pour leur travail, pour leur vie de famille, ou pour leurs obligations personnelles. Puis, finalement, en se rencontrant un jour ; et peu importe la distance qui nous sépare. C'est juste une question d'organisation d'emploi du temps et d'envie de concrétiser dans la réalité l'amitié qui nous unit ici.

Cela a toujours été une de mes ambitions en partageant tout ce que je suis, ici. En partageant des épisodes de mon existence parmi les plus douloureux et les plus terribles ; en partageant mes textes, quel que soit le sujet qu'ils abordent. C'est encore mon ambition aujourd'hui. Ce sera encore mon ambition demain, outre le plaisir de partager virtuellement mes écrits, avant que je ne les publie finalement sous forme d'ouvrage disponible en librairie, à la FNAC, sur Amazon, etc.

Par contre, ce qui me blesse au plus profond de mon âme et de mon cœur, ce qui me donne envie de me replier avec un sentiment de rejet, d'humiliation, avec des blessures supplémentaires à celles qui couturent mon âme depuis que je suis enfant, c'est lorsque je constate que ce n'est pas réciproque. C'est lorsque je comprends que les personnes qui me sont chères virtuellement n'ont aucun désir de dépasser le cadre d'internet. Je me répète, mais en les rencontrant, je ne suis pas là pour les juger, en aucune façon, et sur aucun point de ce qu'elles sont. Je ne désire pas être intrusif. C'est toujours au moment et dans le lieu qui leur semble le plus approprié.

Cependant, moi qui suis habituellement replié sur moi-même, qui vit au sein de mon antre en n'en sortant qu’extrêmement rarement, les rencontrer, prolonger l'amitié que nous avons peu à peu construit ici, me permet de dépasser mes anxiétés, mes inquiétudes. Le regard des autres sur mon visage, sur mon handicap, il y a des années que je n'y prête plus attention. Je considère d'ailleurs ceux qui s’arrêtent sur eux pour se moquer, pour tenter de me faire mal en appuyant sur cette différence, comme des faibles, des gens peu intelligents, peu ouverts, qui demeurent arc-boutés sur leurs a-priori et leurs certitudes. Et je les plains, je les ignore, plus qu'autre chose. Ils ne méritent que mon dédain et mon apitoiement. Je n'ai rien à faire avec eux.