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29 mai 2017

Brèves Philosophiques, pages 56 à 58 ; Migrants, tout ce que nous leur devons, troisième partie :

X3C'est au 13ème siècle, avec la naissance des premières banques en marge des Croisades et de l'élargissement progressif de ces échanges à d'autres contrées jusqu'alors inexplorées – plaines de Russie, Afrique Subsaharienne, pays Scandinaves essentiellement – que ces modes de fonctionnement se sont modifiés. Cela a été encore plus flagrant avec la découverte des Amériques et l'exploitation systématique des richesses qu'elles recelaient. L'afflux d'or, d'argent, de matières précieuses, de nouvelles sortes d'aliments, etc., a profondément déstabilisé le tissu socio-économique du Vieux Continent.

Cet afflux massif a engendré un rapport de force inédit, où le commerce était une nécessité vitale à la subsistance des populations, à une course au profit effrénée. Forcément, à ce moment-là, cette donne inédite n'avait pas pris de telles proportions. Mais elle était déjà en germe. Et c'est avec les débuts de l'Industrialisation, couplée avec celles de la Colonisation, qu'elle s'est démultipliée jusqu’à recouvrir la totalité des facettes de l'existence d'un être humain, où qu'il habite.

Pire encore, avec les débuts de l’Ère Industrielle est apparu un phénomène dont nous n'avons pris conscience que dans le dernier tiers du 20ème siècle : cette hyper-économie monstrueuse, dévorante, s'est métamorphosée en fléau. Elle met en danger notre écosystème dont nous dépendons tant. L'épuisement des ressources naturelles, la pollution de l'eau, de la terre, de l'air, la déforestation, n'en sont que les conséquences les plus extrêmes. Sauf que celles-ci sont, contrairement aux révolutions, aux guerres, à la pauvreté, etc., irréversibles. Elle a conduit notre Société néocapitaliste, technologiquement soumise, individualiste, amnésique, adepte du culte de l'apparence, de compétition, et de consommation immodérée, dans une impasse. Une impasse que ni les politiques de Droite ou de Gauche n'ont réussi à nous sortir depuis quarante ans qu'ils se succèdent à la tête du pays. Une impasse qui a jeté bon nombre de concitoyens du territoire national ou européen dans les bras de l'extrémisme religieux – Islamisme – ou idéologique – Front National.

La mainmise des multinationales sur l'ensemble des aspects de notre vie quotidienne n'est donc que l'aboutissement de ce processus autodestructeur. Et ce qui, au départ, était un mécanisme destiné à faciliter les échanges entre les hommes, entre les cités, entre les provinces, entre les nations, puis finalement, entre les conglomérats continentaux, est devenu le fondement même de notre Civilisation Occidentale. Quitte à la détourner de ses idéaux humanistes issus du Siècle des Lumières et de l'aspiration à la liberté chère aux Pères de la Révolution Française, ces multinationales nous ont transformés en esclaves.

Mais ne nous y trompons pas. Si celles-ci ont prospéré, c'est que, depuis le début du 19ème siècle, elles ont répondu à une demande. Une demande de davantage de confort, de davantage de prospérité, de davantage d'aisance dans l'accès au Savoir, à l'Instruction, à l'abondance alimentaire, à la médecine, etc.

Cette exigence de ce droit pour le plus grand nombre, en soi, est louable. Mais, inévitablement, elle entraîne des dérives. Après les Grandes Découvertes et les débuts de la Colonisation des Amériques, de l'Afrique, de l'Asie, par les européens, le niveau de vie s'est progressivement élevé, que ce soit en France ou sur l'ensemble du Vieux Continent. Cela ne s'est pas produit en un jour. Cependant, malgré les soubresauts de l'Histoire, durant cette période, disettes, famines, épidémies, pauvretés, se sont résorbées. Les miséreux ont toujours continué d'exister – nous ne sommes pas dans un monde idéal -, mais à un degré moindre. Et si cela a été possible, c'est qu'avec l'Industrialisation, ce qui était autrefois accessible qu'à une élite, qu'à des privilégiés, s'est propagé dans toutes les couches de la Société. Nous en avons pleinement récolté les fruits au cours des « Trente Glorieuses ».

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