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Mes Univers
17 novembre 2017

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux, pages 944 à 946 / 1803

X1A cette date, à Florence, les humanistes s’adonnent à la politique, à la poésie, à la philosophie, aux arts qui célèbrent la beauté, la sensualité, l’amour de la nature et de la raison, et s’intéressent à la place éminente accordée à l’Homme dans l’Univers. Ils ont des rapports ambivalents avec les Anciens, ils reprennent les idéaux de l’Antiquité en les conciliant avec les valeurs chrétiennes.

 

Les lettrés se mettent en quête de manuscrits grecs et latins, et les Seigneurs italiens encouragent les études platoniciennes. Grâce à l’imprimerie, les traités sont largement diffusés, soumis à la critique philologique et aux commentaires. Le goût de l’antique touche l’archéologie, et l’amour des statues grecques et romaines alimente les premiers musées.

 

Un des centres de la vie culturelle de l’époque est l’académie de Careggi, dont l’animateur est Marsile Ficin, helléniste, latiniste, esprit curieux et enthousiaste. La villa de Careggi, offerte par Cosme de Médicis, accueille des poètes, des juristes, des philosophes, bref, tout homme cultivé qui cherche à concilier le message biblique et la pensée antique, Platon et l’Evangile.

 

Pic de La Mirandole rejoint cette élite mystique. Il étudie l’hébreu, et, en particulier, la théosophie juive. La « somme » des 900 thèses qu’il présente à partir de ses lectures lui vaut une condamnation du pape, et seule la protection de Laurent le Magnifique le sauve de la prison. Pic cherche l’unité de l’esprit et l’harmonie du Monde dans la variété des doctrines, et son ouvrage principal, « la Digité de l’Homme » est un hymne optimiste à l’esprit humain.

 

L’influence néoplatonicienne imprime aussi sa marque sur les arts, sur la musique et sur la peinture. Les grands maîtres de la génération précédente sont morts : Fra Angelico ; Filippo Lippi ; Andréa del Castagno ; ainsi que Paolo Uccello, peu représentatif de son temps, avec ses grandes compositions de batailles qui réduisent l’Univers à une maquette géométrique. Les nouveaux sont Piero Della Francesca, qui a quitté Florence très jeune. Quant à Léonard de Vinci, après avoir étudié chez Verrocchio, il se rend à Milan.

 

Mais, en fait, c’est Botticelli qui incarne les visions et les rêves poétiques de Careggi. Le « Printemps » ; la « Naissance de Vénus », sont inspirés par Ficin. L’art de Botticelli est un art nerveux, délicat, irréel, qui rompt avec les préoccupations plastiques du temps – alors concentrées sur la perspective et le paysage -. Un art « maniériste » aussi, qui exprime les tourments d’une âme inquiète, émue des prédications d’un Savonarole.

 

Enfin, l’architecture et la sculpture de Bunelleschi, la géométrie de Manetti et le traité intitulé « De la Peinture », de l’humaniste Alberti, marquent la naissance d’un nouvel espace. Cet espace homogène est soumis à des règles mathématiques, déterminé par des rayons visuels qui forment un cône à partir de l’œil et se projettent sur la surface plane ; tous les rayons parallèles qui croisent perpendiculairement le plan de l’image convergent vers un seul point, dit « point de fuite ». La perspective éloigne ainsi le spectacle dont le peintre a la maîtrise des lointains infinis resserrés sur le plan du tableau et des raccourcis, où l’artiste italien Mantegna réussit des effets saisissants.

 

Par ailleurs, cette période favorise l’essor de la technique et le développement industriel. Des savants mettent au point toutes sortes de procédés et de machines pour alléger le travail humain. Leurs inventions ou les perfectionnements techniques qu’ils introduisent sont spectaculaires et modifient profondément la vie des hommes.

 

En fait, les hommes héritent leurs techniques du Moyen Age et ils étudient les traités anciens, que diffuse l’imprimerie. Mais, quel que soit ce remarquable essor, il ne faut pas le surestimer : le métal ne remplace que lentement le bois dans la fabrication des machines, l’esprit d’invention n’implique pas encore l’effort d’abstraction et de rationalisation capable de formuler les lois. Sauf en Astronomie, la finalité des ouvrages reste essentiellement pratique. Ainsi, le traité de L. Pacioli, « Summa de arithmetica » permet surtout à l’arithmétique commerciale de s’améliorer. En généralisant la notion du nombre négatif, il rend possible la comptabilité en partie double, qui permet d’éviter les erreurs de calcul et de tenir compte des paiements différés. En fait, l’algèbre ne joue aucun rôle dans le développement de la science. Reste que ces recherches préparent un nouveau regard. L’Humanisme naissant remet en question beaucoup de données, et en particulier les théories d’Aristote qui a conçu un Monde fini : un penseur tel que Nicolas de Cues propose la notion d’Univers illimité et affirme le rôle central des mathématiques ; en abandonnant le géocentrisme traditionnel qui veut que le Soleil, les planètes et les étoiles tournent autour de la Terre, il ouvre la voie à Copernic et à Galilée. De la même façon, le traité de Regiomontanus sur la trigonométrie, sert aux calculs astronomiques compliqués.

 

Le Siennois Francesco di Giorgio, sculpteur, architecte et peintre, lui, maîtrise à peu près toutes les techniques de son temps. Par son savoir, il est le type même de l’ingénieur de la Renaissance. A Urbino, il impose sa renommée : il construit les plus belles parties du palais et une série de forteresses. Son « Traité d’architecture civile et militaire » comporte une partie sur l’urbanisme, une sur les fortifications et une sur les machines.

 

Ce traité des machines est des plus originaux, avec des dessins de moulins à vent, une turbine hydraulique, des études d’armement naval, des grues et différents mécanismes d’engrenage. Il imagine même un véhicule original à quatre roues directrices et motrices.

 

Brunelleschi, lui, réalise une prouesse architecturale : sans échafaudage ni contrefort, il élève vers le ciel une extraordinaire coupole à base octogonale, le dôme de la cathédrale florentine. Avec Alberti, l’architecture est promue au rang des arts libéraux. Il propose un idéal mathématique et un vaste programme d’urbanisme – palais, villas, aqueducs – adaptés à l’art de vivre. Comme son ami Brunelleschi, Donatello, sculpteur, puise à la source des Anciens. Il donne à « David » une expression d’émotion et de sensibilité toute personnelle. Il travaille avec Ghiberti, qui fabrique les portes du baptistère de Florence. Verrocchio, de son coté, à la fois sculpteur, peintre et orfèvre, il s’intéresse aussi à l’architecture. Il reprend certains thèmes de Donatello, et les embellit.

 

A suivre...

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